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Les commerces qui marchent

Les commerces qui marchent

La crise économique qui sévit n’épargne pas les entreprises du commerce et de l’artisanat. Mais toutes ne sont pas logées à la même enseigne : certains secteurs résistent mieux que d’autres, et au sein d’un même domaine d’activité, l’un peut gagner de l’argent quand l’autre en perd. Pour passer cette période difficile, commerçants et artisans devront appliquer certaines règles. Les commerces qui marchent sont ceux qui ont su faire preuve d’innovation, qui se sont adaptés à la crise, et qui sont situés sur des niches fondées sur des besoins spécifiques ou des passions.

Par Sophie MENSIOR - le 18/01/10
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En 2008, les petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services avaient plutôt bien résisté mais la crise les a finalement rattrapés en 2009. Et les chiffres ne sont guère positifs sur une période qui va d’octobre 2008 à septembre 2009. Parmi ceux qui s’en sortent le mieux : le commerce de détail alimentaire à +0,2 % sur ces 12 derniers mois.
Autre secteur qui résiste pas trop mal à la crise : celui de la culture et des loisirs, avec des écarts entre les différentes professions. Les journaux et jeux sont en hausse à +3,1 %. « Certaines personnes, surtout celles qui ont des revenus modestes, cherchent à toucher le gros lot, dans un contexte de baisse de pouvoir d’achat et de licenciements », explique Yves Marmont, président de la Commission des études économiques de la FCGA (Fédération des centres de gestion agréés).
Le bâtiment fait partie des secteurs en difficultés. Si les terrassements-travaux publics, situés au début de la chaîne sont principalement touchés, les plombiers et chauffagistes s’en tirent plus qu’honorablement avec + 3,8 %. Réparer une fuite, changer un chauffe-eau sera un acte que l’on ne pourra pas forcément différer.
« Ceux qui ont bien résisté, par exemple chez les artisans, sont ceux qui avaient une certaine renommée, qui étaient bien installés », souligne Joël Lopez, expert-comptable. En effet, en temps de crise, les consommateurs ont tendance à se reporter sur les "valeurs sûres".

Pour passer une période économique difficile, le commerçant et l’artisan doivent appliquer certaines règles : une relation étroite avec leurs conseillers, une prudence dans leurs engagements et une gestion stricte des stocks.
En effet, il faudra apprendre à communiquer avec ses différentes partenaires
: banquiers, experts-comptables, fournisseurs…Car il faut être proche de ceux-ci pour pouvoir être réactif.
Il est bon d’entretenir notamment une relation privilégiée avec son banquier : « Il vaut mieux le prévenir, ne pas hésiter à l’appeler pour faire le point », recommande Yves Marmont.
« Evitez d’avoir trop de stock », conseille-t-il par ailleurs. Surtout dans les commerces de vêtements. L’expert-comptable Joël Lopez est du même avis : « la gestion des stocks doit être très stricte ». Autre recommandation : limiter les prélèvements tels que les salaires.
Bien connaître les fondamentaux du commerce, tels que l’emplacement, sera un aspect à ne pas négliger. Parmi ceux-ci, l’accueil et le service vont jouer un rôle capital en période difficile. Par exemple, pour les artisans ils ne devront pas hésiter à se déplacer, ils doivent mettre en avant leur savoir-faire, leur disponibilité et leur image de marque. En ce qui concerne les commerçants, la vitrine doit être particulièrement soignée pour donner envie aux gens de rentrer dans le magasin.
Quant à la question de savoir si l’on va vers une sortie de crise, les experts estiment que la reprise risque d’être lente, avec une situation contrastée : des phases de croissance suivies de phases de récession.


Connaître les fondamentaux

Bien connaître les fondamentaux  du commerce, sera un aspect à ne pas négliger. Comme par exemple, l’emplacement. Il sera bon d’analyser la fréquentation de l’endroit, où l’on souhaite s’implanter, et ce tous les jours de la semaine. Dans un contexte concurrentiel, il sera bien de pouvoir offrir un cadre différent.

Parmi les fondamentaux, l’accueil et le service jouent un rôle capital en période difficile. Par exemple, pour les artisans, ils ne devront pas hésiter à se déplacer. Ils doivent mettre en avant leur savoir-faire, leur disponibilité et leur image de marque.

En ce qui concerne les commerçants, la vitrine doit être particulièrement soignée pour donner envie aux gens de rentrer.

« La vitrine, c’est la première publicité et c’est une communication à moindre coût », note Yves Marmont.

Tous ces éléments qui paraissent évidents sont d’autant plus nécessaires en période de crise.
« Le prix est important mais plus encore le rapport prix/service rendu. Si nous faisons strictement ce que font les grandes surfaces, nous échouons », indique Lucien Delesalle, qui a repris un commerce d’arrosage, au début de la crise en septembre 2008. « L’accueil, que ce soit par téléphone ou dans le magasin sont primordiaux. Les extrêmes de la chaine commerciale sont déterminants : le standard qui crée le contact et le magasinier, qui est le dernier à voir le produit que le client achète. »

Pour lui, il est également important de bien manager son personnel, afin qu’il soit motivé, responsable et intéressé. Sans oublier la gestion : mise en place d’indicateurs simples à la disposition de chacun (CA, niveau de stocks), suivi des marges, suivi permanent de la trésorerie de manière à anticiper, suivi des frais généraux. Des bonnes dispositions qui ont permis au repreneur de passer sans encombre les mois difficiles et d’avoir maintenu son activité à un niveau satisfaisant.Pour cela, Lucien Delesalle n’a pas fondamentalement modifié sa stratégie. « Nous avons simplement renforcé certaines fonctions essentielles de la société : le bureau d’études, la surveillance des chantiers et le service après-vente », explique-t-il. La mise en place d’un nouveau catalogue a contribué au programme de communication visant à inciter les clients à se rendre chez eux.