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Yves Marmont

Yves Marmont,
président de la FCGA (Fédération des centres de gestion agréés)

Quels sont les commerces qui marchent et ceux qui ont des difficultés ? Yves Marmont, qui vient tout juste d’être réélu à la tête de la FCGA (Fédération des centres de gestion agréés) fait le point sur la situation des TPE dans ces secteurs.

Par Sophie MENSIOR - le 11/12/17
@smensior

Selon votre dernière étude, les TPE ont repris des couleurs en 2016, quelles sont-elles plus précisément ?
En 2016, plusieurs secteurs du commerce ont enregistré des scores en progression : l’hôtellerie-restauration, l’équipement de la maison, les transports, la beauté-esthétique. Le commerce de détail alimentaire reste stable (+0,5 %). Ce qui est positif c’est que le chiffre d’affaire et les résultats courants sont en hausse. Cela fait longtemps qu’il n’y avait pas eu de tels résultats. Ces dernières années, seuls le commerce de détail alimentaire et l’hôtellerie de plein air tiraient  leur épingle du jeu.

Et ceux qui souffrent ?
Les secteurs qui souffrent sont  l’équipement de la personne, depuis plusieurs années et dans une moindre mesure la santé. La pharmacie souffre un peu en raison des déremboursements de médicaments, ce domaine est impacté par les changements de législation.

 

Ce qui est nouveau, ce sont les coopératives de commerçants indépendants dans l'alimentaire

Le secteur des CHR repart à la hausse, pour quelles raisons ?
En effet, il enregistre une hausse de +1,2 % en 2016. C’est une amélioration mais cela ne reflète pas vraiment la situation car il était en baisse en 2013, 2014, 2015. En fait, on est revenu à peu près au niveau de 2012. Ce n’est pas sur le loisir et le plaisir que les consommateurs font le plus attention. Ils surveillent plutôt leurs dépenses relative à l’équipement de la maison (électro-ménager sauf pendant les évènements sportifs), à l’alimentation et entretien de la voiture.
Si l’on se penche sur les restaurants, ils enregistrent une meilleure rentabilité.

Voit-on de nouveaux commerces émerger ?
A part la cigarette électronique, on n’en voit pas vraiment. Quant aux commerces bios, les grandes surfaces s’y sont mises aussi.
En revanche, ce qui est nouveau ce sont les coopératives de commerçants indépendants, dans l’alimentaire. Ils  se regroupent  pour créer des « mini-halles » et vendent en direct du fromage, des légumes, du poisson… La vente se fait directement du producteur au consommateur.

Quelles stratégies doivent adopter les commerces de proximité ?
Ils doivent apporter tout ce que l’on ne trouve pas sur Internet : accueil, personnalisation, connaissance des besoins du client. Il faut arriver à faire rentrer le client dans le magasin, par des offres promotionnelles, des soirées d’animation. Pour cela, les commerçants doivent avoir au minimum le mail de tous leurs clients, afin de communiquer avec eux.

Peut-on réussir sans être sur le Web ?
Oui mais c’est mieux d’y être. On n’est pas obligé d’avoir un site marchand, un site vitrine permet d’annoncer des nouveautés. Il vaut mieux qu’il soit petit et dynamique et mis à jour souvent. La France est très en retard dans ce domaine, il faut se mobiliser. On a beaucoup diabolisé en disant que c’était compliqué. Tous les outils existent mais ils sont trop dispersés. Nous devons regrouper toutes nos connaissances.

Comment voyez-vous l’activité en 2017 ?
Pour l’instant, au début de l’année, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Si l’on arrive à l’équilibre en 2017, ce sera bien.