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Cession-reprise en Ile-de-France : inadéquation entre l’offre et la demande

Par Sophie MENSIOR -  
Le 30/11/22

A l’occasion de la 8ème édition du salon Transfair, qui se déroule le jeudi 1er décembre 2022, à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, une étude CROCIS CCI Paris Ile-de-France dresse un panorama de la cession-reprise d’entreprises en Ile-de-France.

 139 000 entreprises franciliennes employant au moins 1 salarié ont à leur tête un dirigeant âgé de 55 ans ou plus, donc susceptible d’être concerné par la transmission ou la cession de son entreprise à moyen ou long terme. Le départ en retraite ou son anticipation étant à l’origine de 60 % des transmissions d’entreprise. D’où des suppressions d’emploi à la clé… A cela s’ajoutent  279 000 entreprises sans salarié, elles aussi concernées par la cessation d’activité de leur dirigeant d’ici 10 ans.

Ces entreprises ne seront pas toutes concernées par la transmission : certaines disparaîtront sans chercher de repreneurs, d’autres seront reprises par un membre de la famille ou un employé. Certaines ne seront pas cessibles car positionnées sur un marché qui se rétrécit ou qui connaissent des difficultés de recrutement…

Pour les moyennes et grandes entreprises, la problématique de la transmission n’est pas la même. Il apparaît peu probable que de telles entreprises disparaissent, faute de repreneurs. Lorsqu’elles sont en bonne santé, elles sont convoitées par de nombreux candidats à la reprise.

Le commerce : une problématique à part

Autre constat de l’étude : en Ile-de-France, les repreneurs sont 5 à 10 fois plus nombreux que les cédants sur le « marché ouvert » (l’information de la cessibilité d’une entreprise est publique, le plus souvent via des bourses d’opportunité mettant en relation cédants et repreneurs).

La plupart des repreneurs cherchent le même profil d’entreprises : une entreprise de services en bonne santé, avec un chiffre d’affaires important, et dont l’activité constitue une niche. Or la réalité de l’offre est différente : il s’agit de structures beaucoup plus modestes  que celles présentes sur le « marché caché » et exerçant dans des secteurs d’activité autres que ceux souhaités par les repreneurs….

Quant au secteur du commerce, il constitue une problématique à part. Il existe plus de commerces à céder que de repreneurs potentiels, cette tendance s’accentue au fil des ans. Les jeunes entrepreneurs préférant se tourner vers la création d’un e-commerce plutôt que vers la reprise d’un commerce avec une boutique. De plus, ce qui motive l’achat d’un commerce n’est pas forcément l’entreprise en elle-même (le fonds), mais plus souvent l’emplacement de la boutique (les murs ou le bail).