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Commerce alimentaire : la ruée vers le bio

Par Sophie MENSIOR -  
Le 13/02/18
Les vendeurs de produits alimentaires bio ont le sourire et devrait le garder encore quelques  temps. « La croissance spectaculaire du marché bio est en effet bien partie  pour durer », estiment les experts de Xerfi-Precepta, qui  viennent de publier une étude sur « la distribution de produits alimentaires bio à l’horizon 2020 ».

S’ils étaient longtemps réservés à une élite urbaine, les aliments bio se sont démocratisés avec l’arrivée en force de la grande distribution à partir des années 2010. Le marché français s’est ainsi envolé de 15 % en 2017 pour dépasser les 8 milliards d’euros. Avec l’élargissement de l’offre et la multiplication des acteurs, il devrait encore bondir de 12,5 % par an en moyenne pour frôler la barre des 12 milliards à l’horizon 2020 (soit un doublement du marché en cinq ans), selon les experts de Xerfi Precepta. Le bio représentera alors 5,5 % du budget alimentaire des ménages (contre 4 % en 2017 et 1,3 % il y a 10 ans).

Nouvelle façon de consommer

Pourquoi un tel engouement ? Cette ruée vers le bio traduit une nouvelle façon de consommer (volonté d’avoir une meilleure alimentation, souhait d’encourager un mode de production plus respectueux de l’environnement…). La multiplication des distributeurs, l’arrivée de nouveaux volumes, grâce aux récentes vagues de conversion et une baisse de prix sont également des moteurs de croissance.

Quels acteurs se répartissent le gâteau ? Les GSA (Grandes surfaces alimentaires) sont revenues au centre du jeu, reprenant même le leadership ces tous derniers mois  grâce notamment à leurs concepts 100 % dédiés et à l’extension de leurs gammes de MDD bio. Les ventes de ce circuit ont ainsi approché les 20 % de croissance en 2017. Carrefour, Auchan, et Leclerc  envisageant d’accroitre leur parc de magasins dédiés au bio.

 

Bataille avec les réseaux  spécialisés de centre-ville

La bataille promet d’être acharnée avec les réseaux spécialisés de centre-ville, en tête desquels Naturalia du groupe Casino. Selon les experts de Xerfi, 2018 pourrait marquer le point de départ d’un atterrissage en douceur pour les circuits spécialisés. Ceux-ci vont devoir redoubler d’efforts pour faire valoir leur originalité.

Les pistes à creuser pour se démarquer : travailler son image de marque, soigner sa présence sur les réseaux sociaux, renforcer la dimension servicielle en poursuivant la transformation du point de vente en lieu de vie.  Ou encore miser sur des produits « faits sur place », généraliser les services de restauration, élargir l’offre au vegan, proposer la vente en ligne et relever le défi de la livraison à domicile… Bref,  les spécialistes du bio vont devoir mettre les bouchées doubles s’ils ne veulent pas être définitivement distancés par les GSA.