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Défaillances d’entreprises : des signes d’alerte pour les PME de 10 à 19 salariés

Par Sophie MENSIOR -  
Le 12/10/21

Depuis la crise sanitaire et économique, les défaillances d’entreprises sont scrutées avec attention, le mur de faillites étant particulièrement redouté. Or celui n’a pas eu lieu. Les chiffres diffusés par Altares pour le 3ème trimestre 2021 viennent le confirmer. Avec 5 311 procédures collectives ouvertes, en recul de 20,8 % par rapport au 3ème trimestre 2020, le volume des jugements est deux fois inférieur au niveau d’avant Covid.

En données lissées sur un an, la tendance reste favorable : 28 000 jugements ont été prononcés à fin septembre contre 37 400 un an plus tôt (-25 %).

Cependant, des signaux de fragilisation émergent pour les PME de 10 à 19 salariés, qui étaient encore épargnées au 2ème trimestre 2021. Elles connaissent une augmentation de 30 % des redressements judiciaires.

Chez les TPE, le taux de liquidations directes est toujours élevé (75 %), confirmant la grande fragilité dans laquelle ces entreprises se présentent, tardivement, devant le tribunal.

Ces très petites entreprises concentrent plus de 9 procédures sur 10. Elles enregistrent cependant une baisse du nombre de défaillances de 21 %  par rapport à la même période de 2020.

Les défaillances augmentent en boucherie

En termes de secteurs, le commerce (-22,3 %) affiche un recul du nombre de procédures. La tendance est notamment très favorable pour le prêt-à-porter (-54 %). Il est également sensible chez les garagistes (-18 %) et les concessionnaires automobiles (-11 %). En revanche, les défaillances augmentent en boucherie (+ 10 %) et les petites quincailleries (+ 36 %).

C’est dans le secteur de l’hôtellerie-restauration que la baisse est la plus forte (-46,1 %). Dans le détail, le recul est de -29 % pour les hôtels, -43 % pour la restauration à table, -51 % en restauration rapide et -54 % pour les débits de boisson.

 « Le dernier trimestre 2021 sera déterminant pour de nombreuses entreprises. Elles devront se donner les moyens d’embrasser la croissance 2022 pour honorer les engagements d’emprunt et rappels de cotisations », estime Thierry Millon, directeur des études d’Altares.

« Pour l’heure, la fin du "quoi qu’il en coûte" n’a pas encore été sifflée. Car si les aides financières s’étiolent et si le dispositif d’activité partielle revient peu à peu à la normale, la bienveillance des organisme sociaux, elle, demeure. Le recouvrement forcé et les assignations ne sont donc pour l’instant pas d’actualité », ajoute-t-il.