Au premier trimestre 2022, le chiffre d’affaires des commerçants, artisans et professionnels libéraux a connu une forte croissance à + 8,5 %, selon l’étude réalisée pour le compte de l’U2P (Union des entreprises de proximité) par Xerfi Spécific. « Mais l’activité reste néanmoins inférieure à son niveau pré-covid dans un contexte de fortes incertitudes », estime l’organisation patronale.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration se distingue particulièrement, lors de ce premier trimestre, avec une croissance qualifiée de « vigoureuse », l'ensemble du secteur commerce alimentaire-HCR affichant une hausse de + 83,5 % ! Il s’agit d’un effet de rattrapage, compte-tenu d’une activité quasiment à l’arrêt en 2021, en raison de la crise sanitaire.
Quant à l’artisanat (5 %), il est surtout porté par le bâtiment (9 %).
Si l’on rentre plus dans le détail, la situation est contrastée. Seuls l’artisanat du bâtiment et les professions libérales du droit connaissent une activité en hausse par rapport au premier trimestre 2019, avant la crise sanitaire, respectivement de + 8,2 % et + 3,7 %. Ainsi la très forte croissance du commerce alimentaire de proximité et de l’hôtellerie-restauration ne doit pas faire oublier que l’activité dans ce secteur reste encore inférieure de -11,9 % à son niveau pré-Covid.
Des incertitudes viennent cependant assombrir ce tableau. Le contexte international avec la guerre en Ukraine, la pression croissante sur les prix de l’énergie et des matières premières, et les difficultés d’approvisionnement viennent éroder la confiance des chefs d’entreprise.
21 % des artisans, commerçants et professionnels libéraux font état d’une détérioration de leur trésorerie, au plus haut depuis le deuxième trimestre 2021. Dans le même temps, 19 % anticipent une activité moins soutenue au deuxième trimestre.
Dominique Métayer, le président de l’U2P, commente ainsi les résultats de ce baromètre : « Nous devons rester vigilants pour l’avenir. Nombre d’entreprises risquent d’être prises en étau entre la hausse alarmante des coûts de l’énergie et de nombreux matériaux, et leurs difficultés à trouver la main d’œuvre et les compétences dont elles ont besoin ».