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Financement : un accès meilleur au crédit...sauf pour les TPE

Par Sophie MENSIOR -  
Le 14/03/18
Dans  un contexte économique plus porteur (meilleur climat des affaires, carnet de commandes en hausse, taux de marge qui se redressent…), les entreprises connaissent moins de difficultés de financement. Ainsi le nombre de celles, qui ont fait appel aux services de la Médiation du Crédit,  a reculé de 17 % en 2017 par rapport à 2016.

Selon le bilan annuel de l’organisme créé en 2008, en pleine crise financière : celui-ci a été saisi par 2 302 entreprises en 2017, dont 1 514 ont été déclarées éligibles et 1 394 ont vu leur dossier instruit et clos, avec un taux de réussite de 65 %.  Ainsi 909 entreprises employant plus de 11 000 personnes ont été confortées dans leur activité.  Cette baisse des saisines a concerné toutes les régions de France.

« Aujourd’hui, l’accès au financement n’est plus la première préoccupation des chefs d’entreprises, commente Fabrice Pesin, médiateur national du crédit. Leur première priorité, c’est de trouver du personnel qualifié ».

Un accès au crédit toujours moins aisé pour les TPE

Seule ombre au tableau : même si leur santé globale s’est améliorée, les TPE (Très petites entreprises) ont un accès au crédit, notamment de trésorerie, moins aisé que les autres catégories d’entreprise. « Leur  taux d’accès au crédit ne progresse pas. Elles ont une réponse positive dans 2/3 des cas », indique Fabrice Pesin. Les raisons sont multiples : une certaine faiblesse des fonds propres, un problème de culture économique et financière des dirigeants et un manque d’anticipation de leurs besoins.

La situation est contrastée selon les secteurs, par exemple le BTP se porte mieux alors que le commerce de détail de centre-ville peine à se relever. De façon globale, les TPE représentent toujours 85 % des saisines de la Médiation du Crédit. « Beaucoup de TPE sont bousculées par de nouveaux acteurs, à l’image des taxis par Uber, des petits hôtels par Airbnb, Booking…», commente le médiateur du crédit.

De nouveaux défis de financement

Avec cette conjoncture plus favorable, de nouveaux défis de financement sont à relever. Par exemple, l’accroissement de l’activité peut entraîner une augmentation des besoins en fonds de roulement. Des demandes qui seront en décalage avec des bilans, qui portent les traces des années de crise.

Ou encore le financement de la transformation digitale. « Ce ne sont pas forcément des gros montants, entre 5 et 20 000 euros, mais il faut absolument que les TPE puissent trouver ces petits financements », estime Fabrice Pesin.

Autres défis auxquels la Médiation du Crédit doit maintenant s’adapter : la transmission d’entreprise et la conquête de l’international.