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Forte remontée des défaillances d’entreprises cet été

Par Sophie MENSIOR -  
Le 13/10/22

Cet été, les défaillances d’entreprises ont fortement augmenté, + 69 % par rapport à l’été 2021, un taux jamais observé depuis 25 ans, selon l’étude Altares sur les défaillances et sauvegardes d’entreprises au 3ème trimestre 2022.  Ce sont 8 950 procédures collectives qui ont été ouvertes entre le 1er juillet et le 30 septembre 2022.

Avec 10 000 procédures de plus sur un an, la France renoue avec les niveaux de défaillances de l’été 2020 mais reste encore loin des 53 500 procédures observées fin septembre 2019.

Selon l’étude, les trois quarts des procédures concernent des TPE de moins de 3 salariés (6 720), celles de 3 à 9 salariés comptent 1 500 défaillances. « Ce sont donc elles qui donnent la tendance trimestrielle », commente Altares.

Ce sont les PME de 20 à 49 salariés, qui font face à une augmentation particulièrement élevée. Au 3ème  trimestre, le nombre de défauts a plus que doublé (+ 111 %) pour atteindre un niveau approchant celui de l’été 2019.  Ces PME défaillantes se situent dans de nombreux secteurs, en particulier le BTP, le transport, la restauration, l’industrie ou le commerce automobile.

Restauration et commerce durement fragilisés

En termes de secteurs, les activités à destination du consommateur sont toujours durement fragilisées. Dans la restauration, le nombre de défauts bondit (+ 150 %), la hausse dépasse même 200 % en restauration rapide. La restauration assise (+ 124 %) et les débits de boisson (+ 134 %) sont également fortement touchés.

Même situation préoccupante pour les magasins multi-rayons (+ 103 %) où l’on retrouve des épiceries, superettes et supermarchés. Le nombre d’ouvertures double  dans le secteur sport et loisirs ainsi que dans l’habillement. Le commerce de détail alimentaire n’est pas épargné non plus (+ 93 %).

Quant aux salons de coiffure et instituts de beauté, ils connaissent encore une dégradation très forte (+ 94 %). Les seuils d’avant-crise sont désormais dépassés.

Par ailleurs, des signaux préoccupants émergent dans le bâtiment (second œuvre, fabrication et négoce de matériaux).

En ce qui concerne les régions, si tous les territoires sont dans le rouge, la région PACA semble le mieux résister. A l’inverse, les Hauts-de-France, où les défauts ont doublé durant l’été, retrouvent une situation équivalente à 2019.

« La remontée des défaillances d’entreprises  qui semble donc bien irréversible se poursuivra en 2023. Anticipation et prévention resteront les mots d’ordre », conclut Thierry Millon, directeur des études d’Altares.