Un an après la crise des « Gilets Jaunes », qui a pénalisé un certain nombre d’entre eux, -en mars 2019, 11 000 commerçants avaient dû être accompagnés par le gouvernement-, ceux-ci sont de nouveau inquiets. Ils redoutent un décembre noir, suite aux mouvements sociaux, qui ont démarré le 5 décembre, pour protester contre la réforme des retraites.
« Fragilisées par un semestre de dégradations, de désertions des centres-villes, et au total de pertes d’activité, les entreprises concernées commencent à peine à retrouver le chemin de la croissance », indique, dans un communiqué l’U2P, l’Union des entreprises de proximité, qui représente 2,8 millions de TPE-PME. Leurs trésoreries sont fragilisées et une rechute de l’activité en fin d’année serait fatale pour une partie d’entre elles.
La période de Noël est bien souvent déterminante pour eux. Durant les fêtes de fin d’années, les secteurs de l’hôtellerie-restauration, de l’artisanat et du commerce de proximité (alimentation fleuristes…) ainsi que des services à la personne (coiffure, esthétique) réalisent jusqu’à 30 % de leur chiffre d’affaires annuel. Pour certains secteurs, comme le jouet, cela peut aller jusqu’à 50 %.
Les plates-formes internationales : grandes gagnantes de la situation ?
Dans ce contexte, la CPME appelle « les manifestants à prendre conscience de leur responsabilité et à bien peser les conséquences si le mouvement du 5 décembre devait s’installer dans la durée. » Pour la confédération des PME « les plates-formes internationales seraient les grandes gagnantes d’une situation, qui à l’inverse conduirait des commerçants de proximité à déposer le bilan ».
De son côté, l’U2P invite les pouvoirs publics à « prendre les dispositions qui s’imposent pour garantir la libre expression des revendications tout en permettant à chacun d’exercer son travail sans entraves ».
Pour le Conseil du commerce de France, « il serait dommageable pour certains commerçants en cette période de l’année que les blocages stoppent la consommation pendant des semaines ».
Reste à voir si la présentation du projet gouvernemental par Edouard Philippe prévue mercredi 11 décembre, parviendra ou non à désamorcer le mécontentement qui gronde dans le pays…