Près de 14 % des chefs d’entreprises artisanales envisagent la cession de leur entreprise, ils étaient 12 % en août dernier. C’est l’un des enseignements d’une étude menée par la CMA (Chambre de métiers et de l’artisanat) du 16 décembre au 4 janvier 2022. Sachant que dans les 10 prochaines années, 300 000 entreprises seront à céder, compte-tenu de la pyramide des âges. « Une cession ne veut pas dire forcément qu’il y a des difficultés, c’est une opération positive. Lorsqu’elle ne se fait pas, c’est une entreprise qui ferme, avec des pertes d’emploi », souligne Julien Gondard, directeur général de CMA France.
Les écarts sont importants selon les secteurs et selon le régime de l’entreprise. C’est dans l’alimentation que les intentions de cession sont les plus nombreuses (30,7 %), puis dans les services (14,5 %), le bâtiment (11,2 %) et la fabrication (9,3 %). De même, il y a des grosses différences entre les entreprises classiques (23,1 % de cessions envisagées) et les micros entreprises (4,1 %). « Celles-ci sont plus difficiles à valoriser et à céder », commente le DG de CMA France.
Quant aux motivations de cession, c’est principalement le départ à la retraite. « Le fait que l’entreprise soit en difficulté n’est pas négligeable mais marginal », ajoute-t-il.
Une cession réussie est une cession qui s’anticipe ! Or la moitié des artisans, qui envisagent de céder leur entreprise, souhaitent le faire dans l’année à venir…Pour la CMA, il s’agit d’un sujet majeur et elle ambitionne d’accompagner les cédants avec une offre de services dédiée.
Faciliter la transmission et la reprise d’entreprise fait d’ailleurs partie des 10 propositions adressées par le réseau aux candidats à la présidentielle.
Afin de favoriser les transmissions familiales des PME et TPE, il est proposé de relever le pourcentage d’exonération des droits de succession à 100 %. Pour toutes les transmissions et cessions, la CMA propose d’étendre le dispositif « d’accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise » (Nacre) à tout salarié repreneur. Autres mesures envisagées : créer un fonds dédié à la transmission-reprise avec des avances remboursables et exonérer d’impôts la part des bénéfices de l’entreprise servant à rembourser les prêts d’honneur et avances remboursables attribués à titre personnel au repreneur.
Les chiffres clés du secteur : 1,8 million d’entreprises artisanales en France, un chiffre record, dont 40 % de micro-entreprises, un solde positif de 90 000 nouvelles entreprises en 2021, 110 000 apprentis formés…