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Le marché de l’habillement toujours en baisse en 2022

Par Sophie MENSIOR -  
Le 19/01/23

Le marché de l’habillement est à la peine. Alors qu’il est en baisse depuis une quinzaine d’années, L’Alliance du Commerce, qui réunit plus de 80 enseignes du  secteur de l’équipement de la personne, vient de présenter un bilan 2022 guère plus favorable. Ainsi, ce marché perd 7 % de sa valeur entre 2019 et 2022, malgré une amélioration de la situation par rapport à la crise sanitaire.

Cette situation s’explique notamment par la baisse du chiffre d’affaires en magasin de -4 %, la restructuration des parcs de magasins et la disparition de certaines enseignes, qui entraîne une baisse du marché de – 7 %. Dans le même temps, la croissance des ventes en ligne de 80 % a permis de compenser, en partie, la diminution des ventes en magasin. En très forte augmentation pendant la crise sanitaire, celles-ci se sont stabilisées depuis la mi-2021.

« Seuls le textile homme et le segment premium résistent alors que le textile femme et les chaussures sont en souffrance », indique Emmanuel de Courcel, fondateur et CEO de Retail Int. « Le seul segment qui fonctionne bien est l’outlet, démontrant l’attrait du consommateur pour les bonnes affaires », ajoute-t-il.

Le parc de magasins en chute

En trois ans, le parc des magasins a chuté de 11 %, compte-tenu des fermetures de points de vente et de la disparition d’enseignes, telles que Camaïeu…Pendant la crise sanitaire, les aides de l’Etat avaient permis de stabiliser le nombre de fermetures mais celles-ci se sont accélérées en 2022.

Dans le même temps, les enseignes ont réduit de 30 % le nombre des ouvertures de points de vente. Elles investissent de moins en moins dans des magasins en propre, au profit de la franchise ou de l’affiliation.

L’année 2023 s’annonce d’ores et déjà à haut risque pour les enseignes. Elles devront notamment accélérer leurs investissements dans le digital, les économies d’énergie mais aussi dans les nouveaux business models (seconde main, abonnements…). Elles doivent aussi faire face à des coûts de production, qui restent très élevés (hausse des prix du coton, du pétrole, du transport maritime) et des coûts d’exploitation qui augmentent également fortement, comme le coût de l’électricité et des loyers, en hausse de + 9,1 % depuis le début 2020.

A ce sujet, l’Alliance du Commerce demande un plafonnement de l’ILC (Indice de loyers commerciaux) pour toutes les entreprises (et non plus seulement pour les PME et TPE) ainsi qu’une remise à plat des relations bailleurs/preneurs.