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Les commerçants en colère contre les Prime Day d’Amazon

Par Sophie MENSIOR -  
Le 16/06/21

Regroupées dans le collectif « sauvons nos commerçants », plusieurs fédérations de commerçants, telles  que les Vitrines de France, la Fédération nationale de l’habillement, la Confédération des commerçants de France…, sont vent debout contre les « Amazon Prime Days ». Organisée par le géant du e-commerce, cette opération commerciale est prévue les 21 et 22 juin prochains, alors que les soldes d’été doivent démarrer officiellement le 30 juin.

Estimant cette opération comme une « nouvelle prédation économique d’Amazon », elles ont demandé une réunion d’urgence à Bercy. Elles ont pu s’entretenir, mardi 15 juin au soir, avec le ministre chargé des PME, Alain Griset, afin de reporter les Amazon Prime Days. Ces journées, qui se tiendront au même moment dans 20 pays, sont réservées aux quelques 200 millions d’abonnés Prime du groupe. Plus de 2 millions d’offres seront proposées, notamment sur une sélection de produits de mode, beauté, équipement de la maison, jouets, high tech…Plus d’un million d’offres provenant de TPE-PME…

Aveu d’impuissance

Mais ces échanges ont abouti à un aveu d’impuissance du gouvernement face à la tactique du géant  du e-commerce. Pour les fédérations, celui-ci cherche « à se soustraire à la réglementation des soldes, élude la nouvelle réglementation européenne de la TVA qui entrera en vigueur au 1er juillet et perturbe la reprise économique du commerce physique ».

Les fédérations n’ont pas caché leur déception devant l’incapacité du gouvernement à répondre « à la concurrence déloyale que subissent les commerçants physiques par l’adoption de mesures législatives et réglementaires concrètes ». La Tascom, taxe sur les surfaces commerciales, à laquelle échappent les entrepôts, en étant l’exemple…Elles appellent, du coup, les consommateurs à boycotter l’opération…

Le ministre Alain Griset a annoncé « réfléchir avec Bruno Le Maire à convoquer Amazon, considérant son action comme « moralement plus que contestable ». Bercy a toutefois reconnu les inégalités existantes sur le plan fiscal, réglementaire et social et souhaite les traiter lors de l’organisation des Assises du commerce à la rentrée. Une initiative « louable » mais qui arrive un peu tard, en fin de mandature, au moment où l’agenda parlementaire ne permettra plus de légiférer…