C’est un dur retour à la réalité…Après être tombées à des scores historiquement bas ces deux dernières années, – plus de 46 000 entreprises ont été sauvées grâce au « quoi qu’il en coûte » -, les défaillances renouent progressivement avec les niveaux d’avant-crise, selon la dernière étude du cabinet Altares.
Avec 9 972 procédures collectives ouvertes depuis le début de l’année, le nombre de défaillances augmente de près 35 % par rapport au premier trimestre 2021. Ces niveaux proches du premier trimestre 2020, restent encore nettement inférieurs à ceux de 2019 ou de 2018.
Les jeunes entreprises sont les plus durement fragilisées. Près de la moitié des entreprises entrées en défaillance au premier trimestre 2022 ont été créées il y a moins de 5 ans. Chez les entreprises créées pendant ou juste avant la crise, les défaillances ont littéralement flambé de 52 %.
Selon Altares, il s’agit à plus de 90 % de sociétés commerciales (et non de micro-entreprises). Les difficultés des jeunes entreprises sont particulièrement marquées dans les activités « magasins multi-rayons » (essentiellement des commerces d’alimentation générale), où les défaillances sont trois plus nombreuses ce trimestre, mais aussi dans la restauration (+ 180 %), où le nombre de procédures était exceptionnellement bas il y a un an.
En termes de secteurs, ce sont les activités à destination du consommateur, qui sont durement touchées. Dans le commerce, la situation se dégrade nettement dans le commerce en magasins multi-rayons (+ 83 %), essentiellement en alimentation générale, mais aussi hors magasins (principalement e-commerce) (+ 65 %). L’habillement affiche également une hausse rapide des défaillances d’entreprise (+ 34 %) mais demeure encore très en dessous des valeurs de début de crise.
La vente et réparation de véhicules dérape de 33 % et dépasse désormais significativement le nombre de procédures de début 2020.
En restauration traditionnelle, le nombre de défaillances a plus que doublé sur un an et se rapproche des seuils du 1er trimestre 2020. La dégradation est également très nette dans les débits de boisson.
En ce qui concerne les services aux particuliers, salons de coiffure et instituts de beauté voient leur nombre de défauts augmenter de 86 % sur un an, dépassant les seuils d’avant-crise.
Du côté des régions, ce sont l’Ile-de-France et la Corse qui résistent le mieux.