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Les food courts aiguisent l’appétit des Français

Par Sophie MENSIOR -  
Le 08/08/19
Les food courts ont le vent en poupe. Ces lieux combinant divertissement et restauration se multiplient depuis un an et demi à Paris et en régions. Comme en témoigne l’ouverture récente du marché italien, Eataly, dans le quartier du Marais.

Et ce n’est qu’un début, estiment les experts de Xerfi-Precepta, qui viennent de publier une étude intitulée « Les perspectives des food courts en France ». Si l’hexagone en compte déjà une vingtaine, au moins une quinzaine de projets sont dans les cartons.

Par exemple, le plus grand food court d’Europe (35 comptoirs-restaurants et bars installés sur 5 000 m²) devrait notamment ouvrir ses portes en 2020 dans les ateliers Gaîté, près de la gare Montparnasse à Paris.

Enthousiasme des investisseurs et des pouvoirs publics

Ce marché émergent devrait connaitre encore de belles années, porté par un effet de mode mais aussi l’enthousiasme des investisseurs et des pouvoirs publics.

Selon Xerfi, 3 modèles cohabitent aujourd’hui :

les « incubateurs », qui ont valeur de test pour de jeunes restaurateurs
les « vitrines », qui associent des grands noms du métier à des jeunes restaurateurs débutants
-les « réhabilitateurs », c’est-à-dire des projets de halles gastronomiques qui s’inscrivent dans le cadre de projets immobiliers mixtes.

Le business model de ces lieux (aires de restauration, halles gourmandes…)  présente un triple intérêt :

-pour le gestionnaire, il s’agit d’un pôle d’attraction et d’une logique de volume qui permet de générer des économies d’échelle.
–pour les restaurateurs, il permet de baisser les coûts en mutualisant les charges (loyer, énergie, nettoyage…)
-pour le client, le food court propose une variété de choix et des activités culturelles et festives dans un lieu singulier.

Tirer son épingle du jeu
 

Quels sont les acteurs susceptibles de tirer leur épingle du jeu ? Selon l’avis des experts de Xerfi-Precepta, les promoteurs immobiliers sont bien placés pour profiter de l’engouement ces prochaines années, en raison de leur force de frappe financière, de leur patrimoine foncier et du trafic généré dans leurs centres commerciaux.

Les grands magasins peuvent aussi capitaliser sur la détention d’un patrimoine et des ressources clés (moyens financiers) pour élaborer des projets de halles gourmandes. C’est le cas des Galeries Lafayette Gourmet ou du Printemps du goût.

Mais surtout les food courts risquent de se heurter à la concurrence des chaînes de restauration rapide, des concepts de snacking des GSA, des boulangeries, voir des foodtech de restauration virtuelle…Un marché, qui risque sans nul doute, d’aiguiser les appétits…