Les ventes des magasins de prêt-à-porter ont connu une spectaculaire progression au deuxième trimestre 2022 (+36, 8 %), selon les chiffres de la FCGA (Fédération des centres de gestion agréés) …mais celle-ci ne doit pas dissimuler la conjoncture morose qui affecte les professionnels du secteur.
Selon une enquête de la Fédération nationale de l’habillement (FNH), menée en janvier 2022, 8 commerçants sur 10 se déclarent inquiets en ce qui concerne la pérennité économique de leur entreprise. Les soldes d’hiver se sont révélées décevantes : 78 % des commerçants parisiens n’ont pas été satisfaits des résultats, selon une enquête de la CCI Paris Ile-de-France.
Composé de 30 300 points de vente, (dont 74 % sont situés en centre-ville), qui réalisent 11,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le secteur de l’habillement a beaucoup souffert de la crise sanitaire. Entre 2019 et 2020, 70 % des magasins ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires.
L’assouplissement progressif des mesures de restriction, un an plus tard en 2021, a permis une reprise progressive de l’activité. Si les ventes ont bien redémarré dans le commerce non alimentaire, toutes professions confondues, après l’effondrement de 2020 (+ 6,9 % en volume après -38,5 %), elles restent toutefois inférieures de 15 % à leur niveau de 2019.
La reprise a été toutefois plus nette dans l’équipement de la personne, avec notamment + 9,7 % dans l’habillement-chaussures en 2021. Malgré ce rebond, le secteur ne parvient pas à inverser une baisse récurrente entamée en 2010.
Depuis le début de la crise internationale liée à la guerre en Ukraine, les détaillants du secteur sont, de nouveau, dans l’incertitude. « L’atmosphère anxiogène de 2022 aura un impact négatif sur les ventes », prédit Gildas Mienvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode (IFM).