AccueilActualité du commerce à la une  > Plus de 45 000 cessions de TPE sociétés commerciales en 2014

Plus de 45 000 cessions de TPE sociétés commerciales en 2014

Par Sophie MENSIOR -  
Le 06/06/17
BPCE poursuit, pour la cinquième année, son travail entamé  sur la cession-transmission des PME. Selon la méthodologie retenue par  BPCE L’Observatoire : 15 634 cessions de PME et ETI ont été enregistrées en 2014, soit une baisse de 6 % par rapport à 2013. Pour les auteurs de l’étude, ce reflux serait du en partie aux effets de la loi Hamon, qui « rompt avec le principe de confidentialité auxquels les cédants potentiels sont très attachés. »


Un marché sous-estimé


Pour la première fois cette année,  L’Observatoire se penche également sur les TPE. Sur les 4 millions d’entreprises de moins de 10 salariés recensés par l’Insee,  1,7 millions de sociétés commerciales sont dénombrées. Les artisans-commerçants (1 million) n’étant pas pris en compte par l’étude, ce sont 45 761 sociétés commerciales de moins de 10 salariés, qui ont cédées ou transmises en 2014, ce qui représente 2,7 % du parc de TPE analysé. Ce chiffre se décomposant ainsi : 38 146 annonces légales de cession et de changement d’actionnaire principal et 7 615 transmissions intrafamiliales.

Pour les auteurs de l’étude, cela ne fait aucun doute, le marché de la cession-transmission est largement sous-estimé, d’au moins 25 %. Loin du chiffre des 60 000 opérations  (ou 600 000 dans les 10 ans à venir) régulièrement évoqué  par les pouvoirs publics, on serait plutôt autour de 75 000 a minima…

Les cessions ne sont pas liées à l’âge du dirigeant


L’étude revient sur le comportement des dirigeants, et démontre, à l’encontre des idées reçues, que l’âge du chef d’entreprise n’est pas le critère principal dans le cas d’une cession d’entreprise.  En effet, 80 % des opérations de cession interviennent avant les 60 ans du dirigeant, le taux de cession des TPE ayant même tendance à baisser à partir de 65 ans.

En revanche, la probabilité de cession d’une entreprise augmente avec sa taille. L’étude révèle un rapport de 1 à 12 du taux de cession-transmission entre une entreprise unipersonnelle  et une PME de 250 salariés et plus. Dans le même temps, le taux de disparition est deux fois plus important chez les TPE que chez les PME : la mort naturelle en fin d’activité professionnelle, sans accident judiciaire, est plus fréquente que la cession chez les petites TPE.

 « Un guichet unique de la reprise « 


L’étude analyse  ensuite les différents freins à la cession : le premier étant le manque de temps, la complexité de l’opération, le coût et l’identification des conseils, mais aussi la quête du « repreneur idéal »…Ce qui entraîne pour les TPE des morts naturelles en fin d’activité, surtout pour celles en-dessous de 3 salariés.

Pour Alain Tourdjman, directeur des études économiques et de la prospective du groupe BPCE : « il faut revoir de fond en comble la façon dont on aborde la reprise ». Il déplore le fait que les différents dispositifs publics soient tournés vers la création, créant une asymétrie en défaveur de la reprise. Souhaitant qu’il y ait une véritable mobilisation autour de cette problématique, il milite pour « un guichet unique de la reprise ».