Il est indispensable de bien réfléchir au commerce que l’on veut reprendre, aux compétences requises pour ce type d’activité et aux capitaux nécessaires pour son acquisition avant de songer à débusquer le “bon endroit” : “Le repreneur doit mettre en cohérence son projet, ses moyens financiers avec l’implantation commerciale qu’il a choisie. Il est impératif de mettre en rapport le coût de l’emplacement avec son prévisionnel”, résume Denis Legoupil, de l’ACFCI.
La situation sera déterminée par l’activité. Selon la nature de cette dernière, vous choisirez davantage un local en centre-ville, dans un quartier, voire en périphérie, en centre commercial ou sur un axe routier très fréquenté. Certaines activités sont évidentes en périphérie, tandis que d’autres ne peuvent fonctionner qu’en centre-ville voire en hyper centre-ville.
Il faut donc distinguer les activités qui vivent d’un flux de celles qui vivent d’une destination : les achats “d’impulsion” tels que le textile, les loisirs, l’électroménager ou la décoration, nécessitent un emplacement n° 1. A l’inverse la vente de produits de base, comme le pain, se fera en fonction des gens qui passent par le magasin et de la qualité du produit.
Pour savoir si une rue vaut mieux qu’une autre, il est nécessaire de réaliser une étude de marché qui prenne en compte l’activité prévue, la zone de chalandise et les clients potentiels (leur profil, leur pouvoir d’achat…). Mais si les études facilitent vos travaux d’investigation, il est toutefois vivement conseillé de se rendre sur place pour observer le chaland : « Il s’agit de passer du temps sur le terrain, observer les gens dans la rue, leurs tenues vestimentaires, imaginer quels peuvent être leurs revenus, dans quels magasins ils rentrent », observe Emmanuel de Labarre, de Procos.
Les loyers sur les rues n° 1 étant très chers, il ne faut pas négliger les emplacements situés deux rues plus loin beaucoup plus abordables financièrement. Discuter avec les “anciens du quartier”, qu’ils soient commerçants ou non, permet de comprendre l’évolution commerciale passée et actuelle de la zone et d’envisager ses perspectives. Plus vous aurez d’éléments d’analyse et plus votre évaluation sera précise : “Il faut avoir une approche micro-économique du quartier et même de la rue : le trafic peut y être différent d’un trottoir à l’autre et à 20 mètres près, vous pouvez être dans les clous ou pas”, prévient Jean-Pierre Gouzy, expert-comptable.
Outre la rue elle-même, étudiez la proximité immédiate du futur magasin. Quelle est la nature des commerces proches du local ? Il est préférable qu’ils soient en cohérence avec l’activité projetée. Plusieurs boutiques de même nature ou d’offres complémentaires créent une attraction de clientèle : “La concurrence est nécessaire dans 95 % des cas. Aujourd’hui, le consommateur a besoin de choix. On a moins de chance de se tromper d’implantation si on a des concurrents dans sa zone”, estime Emmanuel de Labarre.