Reprendre un commerce : Seul ou en couple ? Ville ou campagne ?
Vous souhaitez reprendre un commerce et vous vous interrogez sur les différentes options possibles. Est-il préférable d’être seul ou en couple ? Pour les commerçants et les artisans, être à deux pourra constituer un atout en raison des rythmes de travail et des compétences complémentaires de chacun. Mais il sera indispensable de fixer des règles.
Autre choix : s’installer en ville ou à la campagne. Si vous optez pour la reprise d’un commerce rural, il faudra bien prendre en compte trois composantes : le projet de vie, le projet professionnel, et celui du territoire.
Vous souhaitez reprendre un commerce et vous vous interrogez sur les différentes options possibles. Est-il préférable d’être seul ou en couple ? Pour les commerçants et les artisans, être à deux, mariés, pacsés ou concubins, pourra constituer un atout en raison des rythmes de travail et des compétences complémentaires de chacun. Mais il sera indispensable de fixer des règles pour que l’association de la vie professionnelle et personnelle fonctionne au mieux. Et essayer, dans la mesure du possible, de se ménager des « plages » sans l’entreprise. Il sera important que les deux membres du couple, en particulier la femme, ait chacun un statut, donc une reconnaissance. Dans ce domaine, il est recommandé de se faire aider par des conseils sur les différentes formules possibles.
Autre option à prendre : s’installer en ville ou à la campagne. Si vous optez pour la reprise d’un commerce rural, il faudra bien prendre en compte trois composantes : le projet de vie, qui implique les membres de votre famille, le projet professionnel, et le projet du territoire.
Une décision qui implique de bien réfléchir en amont et surtout d’en avoir envie !
Si vous choisissez de reprendre un commerce en couple, vous devrez fixer des règles pour que cela fonctionne aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Transparence et respect du territoire de chacun sont de mise. Quant au statut juridique, plusieurs formules sont possibles.
Lorsque l’on est commerçant ou artisan, la question va se poser de savoir s’il est préférable de travailler seul ou en couple. Et si le fait d’être ensemble (mariés, pacsés ou concubins…) dans la vie personnelle et professionnelle peut constituer un atout dans la gestion et la bonne marche de son affaire. « Oui, cela peut l’être, en raison des rythmes de travail. Ce qui peut être le cas pour des artisans bouchers ou boulangers. Il faut également que les deux personnes aient des compétences complémentaires», indique Ariel Andrieux, avocate spécialiste en droit des sociétés.
Généralement, l’un sera sur le terrain (en cuisine, au laboratoire, dans l’atelier…) et l’autre prendra en charge les aspects comptables, administratifs. On peut avoir aussi ce cas de figure dans la restauration : Monsieur est en cuisine et Madame est en salle.
« Il faut que chacun ait son territoire », précise Eric Pellé qui gère avec son épouse deux charcuterie-traiteur en région parisienne. « Mais, ajoute-t-il, il faut être polyvalent, et pouvoir effectuer le travail de l’autre, par exemple, si l’on est cuisine, il faut aussi savoir vendre et aller à la caisse », ajoute Rémi Pellet. Sachant qu’il n’y a pas de recette miracle.
Par exemple, ce charcutier travaille avec son épouse depuis bientôt 20 ans, mais pour son frère, qui a tenté l’expérience, cela n’a pas marché. L’essentiel étant que chacun ait son domaine. Pour cela, il faudra bien définir et répartir les tâches entre les membres du couple. Et éviter qu’il s’instaure une concurrence entre les deux.
Travailler ensemble suppose également qu’il y ait des liens de confiance entre les partenaires, et que l’on ait mené en amont une vraie réflexion sur ce sujet. « Peut être cela convient mieux à des personnes un peu âgées, qui se connaissent bien », suggère Ariel Andrieux. Car le point noir du travail en couple sera le partage de toutes les difficultés, aussi bien professionnelles que personnelles.
Parmi les autres conseils pour mettre tous les atouts de son côté si l’on souhaite travailler en couple : il est recommandé d’avoir un appartement séparé de la boutique, afin d’effectuer en quelque sorte une coupure entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Même s’il n’est pas toujours facile d’éviter de parler « boulot » le soir à la maison. Cela dit, l’appartement situé à côté ou au dessus du commerce peut aussi simplifier la vie quotidienne, notamment lorsqu’il y a des enfants à élever.
Autre recommandation : éviter les dissensions devant ses employés. Le couple doit apparaître comme un élément soudé face à son personnel. Il serait mal vu en effet que l’un donne des directives différentes de l’autre, ce qui ne manquerait pas de susciter de l’incompréhension, voire de la zizanie.
« Le point majeur, c’est la communication entre les membres du couple, il ne faut pas rester à bouder dans son coin, mais plutôt jouer la transparence », insiste Ariel Andrieux.
Le secret de la réussite passe aussi par l’accompagnement, ce qui sera le rôle des conseils. Les avocats peuvent intervenir pour le choix du statut juridique de l’entreprise, de celui du conjoint, et la mise en place de solutions pour préparer le départ en retraite et la transmission de l’affaire. Les experts comptables s’attacheront à la gestion des comptes, en particulier le prévisionnel. « Plus celui-ci entretient un contact étroit avec l’entreprise, mieux c’est, notamment pour tirer la sonnette d’alarme », commente l’avocate. Quant au notaire, il sera compétent pour mettre en place des mesures matrimoniales (par exemple, séparation des biens entre les futurs époux…) et patrimoniales, opérer un changement de statut … « Tous ont un rôle à jouer pour étudier les différentes possibilités qui s’offrent au couple », indique Ariel Andrieux. D’autres partenaires peuvent également être consultés, tels que les assureurs, les partenaires financiers comme les banques.
En ce qui concerne la structure juridique, il faudra choisir entre entreprise individuelle ou constitution d’une société. Dans ce deuxième cas, le conjoint pourra être associé. Quant tout va bien, cela sera un atout et un appui, mais si la situation tourne mal, cela sera plus difficile à gérer.
« Je déconseille les sociétés à deux associés, où chacun a 50/50. Il faut qu’y en ait un qui ait la majorité, pour éviter les problèmes », recommande l’avocate Ariel Andrieux.
Quant au choix du régime matrimonial, si les époux se sont mariés sans contrat, ils seront sous le régime de la communauté légale. Mais ils ont la possibilité d’en choisir un autre. « Pour les mariés ou les Pacsés, nous conseillons le régime de la séparation des biens », ajoute-t-elle. Mais attention, quelque soit le régime matrimonial, si un époux met en péril la gestion du fonds, le juge peut prescrire des mesures d’urgence », prévient l’avocate. Et de citer l’exemple suivant : la gestion d’un fonds artisanal a été confiée à la femme car le mari avait quitté le domicile conjugal.
Longtemps ignorée, la situation du conjoint, en l’occurrence la femme, a fait l’objet d’une avancée depuis la loi du 2 août 2005, suivie du décret du 1er août 2006, qui donne l’obligation de choisir un statut. Plusieurs options sont possibles : celle de conjoint collaborateur, qui offre une souplesse de fonctionnement, celle de conjoint salarié, qui donne une autonomie financière et celle de conjoint associé.
En matière de couple professionnel, différents cas de figures existent.
Première catégorie : l’un travaille dans l’affaire, et l’autre n’y est pas impliqué du tout, c’est-à-dire qu’il n’y travaille pas et ne prodigue aucun accompagnement. Dans ce contexte, il ne comprendra pas que la rémunération du dirigeant puisse être variable. « C’est une catégorie un peu embêtante et compliquée, car le dirigeant est le seul à gérer les problèmes, notamment les sorties d’argent, surtout en début d’activité », commente Cyrille Pineau, expert-comptable associé au cabinet Strego.
Deuxième catégorie : le conjoint n’a pas de statut dans l’affaire (soit il est salarié dans une autre structure, soit il reste à la maison) mais il accompagne son partenaire, le chef d’entreprise, dans l’administratif, la gestion des papiers….il est donc au courant des chiffres. « En tant qu’expert-comptable, j’ai deux interlocuteurs, deux visions de l’entreprise. Le conjoint prend en charge les papiers, et le dirigeant se consacre à la stratégie. C’est cette catégorie qui fonctionne le mieux », estime l’expert-comptable. Une formule qui s’avère idéale dans certaines activités, comme la restauration (pour la saisie de la comptabilité, la déclaration de TVA…), l’artisanat (pour les courriers aux clients, les devis, suivi de la trésorerie…)
Troisième catégorie : les deux membres du couple travaillent dans l’entreprise et ne font que cela. Peu importe le statut : Monsieur est gérant et Madame le salarié, ou alors les deux sont-co-gérants, ou Monsieur est en entreprise individuelle et Madame en conjoint collaborateur. Dans ce cas, l’entreprise est un bien commun, les deux partenaires vont dans la même direction, et les tâches sont bien reparties naturellement. «Quant tout va bien, la complémentarité est réelle et efficace. Souvent, ce qui fonctionne le mieux, c’est lorsque le couple a mis l’entreprise en position numéro 1, par rapport à la famille, aux enfants et aux amis », commente Cyrille Pineau.
Les problèmes vont subvenir quand le couple n’est pas d’accord sur le positionnement de l’entreprise, quand les tâches ne sont pas bien réparties et quand le couple est défaillant. « C’est très fréquent dans la restauration, car c’est un métier usant. Quand le couple ne s’entend pas, cela se voit tout de suite sur le chiffre d’affaires, les clients le sentent. Cette situation peut se rencontrer également dans les bars-tabacs et les boulangeries », indique l’expert-comptable.
Et que faire quand le couple ne marche plus ? Il est important de trouver une solution rapidement. Quand l’entreprise appartient au couple et qu’il se sépare, l’un des deux n’a pas toujours les moyens de racheter la part de l’autre. La solution est alors de la vendre ou de recourir au crédit-vendeur, ce qui peut se révéler compliqué. « Dans les commerces, quand la situation se détériore, il vaut mieux s’arranger pour vendre le fonds avant la séparation. Une fois la vente effectuée, les membres du couple se partagent ensuite l’argent », mentionne Cyrille Pineau. Une solution extrême, qu’il faudra pouvoir éviter dans la mesure du possible…
Avant de reprendre un commerce rural, il faudra bien s’interroger sur vos motivations et sur la situation locale, car les règles sont sensiblement différentes de celle pratiquées en ville. Plusieurs conditions sont requises : être multiservices et savoir prendre son temps.
S’il faut peser le pour et le contre avant de reprendre un commerce en couple, il sera bon de s’interroger également sur le lieu idéal, où vous souhaitez vous installer. Plutôt en ville ou plutôt à la campagne. Un choix qui dépendra bien sûr de vos activités… « En ville, on connaît les flux, les emplacements n° 1, n° 2. Les règles sont mieux établies », énonce Cyrille Pineau, expert-comptable associé au cabinet Strego. A la campagne, il sera plus difficile d’établir une étude de marché et d’être certain de sa fiabilité. « Il faut bien évaluer les besoins des clients de la zone pour appréhender la viabilité d’un nouveau service -alimentation bio, fleuriste, coiffeur-….Car l’évolution de la clientèle est différente de celle de la ville », ajoute Cyrille Pineau. Dans une grande ville, la zone de chalandise sera plus dense, le commerçant pourra se permettre de perdre des clients, ce qui sera plus périlleux à la campagne, d’autant que les réputations se font et se défont très vite.
S’il y a plus de risque de fermer boutique à la campagne, car il y a moins de clients, il faut voir aussi les aspects positifs : il y a moins de concurrence !
Le choix de s’installer à la campagne provient souvent de la volonté d’avoir un cadre de vie plus agréable et d’échapper aux stress de la vie citadine. C’est une tendance constante depuis une dizaine d’années, la crise économique n’a pas spécialement précipité le mouvement. Dans les années 1990, on était plutôt dans le style « rural isolé » avec des installations dans des communes de 1000 habitants. Aujourd’hui, elles se font de plus en plus dans des zones rurales sous influence urbaine. C’est-à-dire avec des axes circulation, qui ne sont pas trop éloignés des villes.
Reprendre un commerce à la campagne nécessite de s’adapter au style de vie. Par exemple, en ce qui concerne les horaires d’ouverture du magasin. On pourra fermer à l’heure du déjeuner (entre 12h et 14h). En revanche, il faudra ouvrir plus tôt le matin (un bar vers 6h-6h30, ainsi qu’une boulangerie).De même, le samedi après-midi, il ne sert à rien d’être ouvert jusqu’à 20 heures, il est possible de fermer à 16h, les habitants de la campagne étant attachés au samedi soir pour une soirée en famille ou entre amis.
Si l’on reprend un commerce dans la coiffure ou le secteur de l’esthétisme, il faudra anticiper la charge de travail en mai et juin, une période où les mariages et autres cérémonies battent leur plein. « En fait, il faut bien analyser les mœurs et les habitudes des clients », recommande Cyrille Pineau. Tout ce qui est métier de bouche et restauration seront plutôt des métiers porteurs.
« Nous conseillons aux porteurs de projet de bien se renseigner sur l’offre qui existe déjà», indique Ninon Bardet, chargé de mission au Collectif Ville Campagne, association nationale, au service de ceux qui désirent s’installer à la campagne et des territoires ruraux, qui souhaitent accueillir de nouvelles populations. Certains d’entre eux vont accompagner les commerçants dans le montage de leur projet. Cela peut prendre des formes différentes selon les territoires : une aide à l’installation, ou une prise en charge du déménagement. Par exemple dans le Limousin, une association propose d’héberger les porteurs de projet, quelques mois, le temps qu’ils trouvent un local.
Après, les stratégies seront menées au niveau municipal par les mairies qui souhaitent faire revivre certains commerces. « Dans certains villages, la situation devient préoccupante, le nombre d’habitant est en chute, les écoles ferment. Beaucoup de communes prennent le problème à bras le corps : elles retapent les locaux des commerces pour les mettre en location-gérance », ajoute Ninon Bardet.
« L’avantage et l’inconvénient du commerce à la campagne, c’est qu’il faut avoir de tout et savoir se démarquer, avec des produits de qualité », indique Brigitte Lacour, qui a repris, depuis le 1er septembre 2009, une épicerie multiservices dans un village du Limousin, à Saint-Gence.
Ainsi, elle propose dans sa boutique de l’épicerie générale, des produits frais, fruits et légumes, fleurs, dépôt de pain et presse. Mais elle a choisi de se spécialiser avec des produits locaux tels que du miel, des conserves de volaille et du jus de pomme. « Je voulais travailler avec des producteurs locaux pour ne pas avoir de stocks, ni de pertes », ajoute-t-elle. Elle développe aussi de nouveaux produits pour s’adapter aux besoins de sa clientèle : un dépôt de pressing et un service de livraison à domicile pour les personnes âgées. « Pour l’instant, ce service a du mal à démarrer, mais je pense qu’il va monter en puissance avec les années », estime-t-elle. Pour Brigitte Lacour, qui ne souhaitait pas travailler en ville, « il est indispensable d’être multiservices à la campagne ».
Autres qualités requises : savoir se débrouiller, et être un peu bricoleur. Résidant depuis 12 ans dans ce village, elle peut aussi bénéficier de la solidarité qui règne entre les habitants. Pour reprendre son commerce, elle a du emprunter 25 000 euros. « Mon mari est agent SNCF, nous avons obtenu les crédits rapidement car il y a des garanties derrière », raconte-t-elle. Avec un apport personnel de 2 000 euros, elle a pu bénéficier d’un prêt d’honneur de 7 500 euros accordé par la plate-forme Haute-Vienne Initiative, et des crédits Oséo d’un montant de 6 000 euros. « Mes parents étaient commerçants et je connaissais mon dossier sur le bout des doigts », ajoute Brigitte Lacour, qui se réjouit d’avoir pu reprendre ce commerce. « Cela m’aurait fait mal au cœur qu’il n’y ait plus rien dans le village ».
Dans le cas d’une installation à la campagne, il sera conseillé de se faire accompagner par des locaux ou en tout cas d’avoir des attaches ou des racines dans la région, où l’on souhaite s’installer. « Il vaut mieux aller dans une campagne que l’on connaît, sinon c’est plus risqué. Surtout si l’on démarre dans un secteur d’activité que l’on ne maîtrise pas », conseille Cyrille Pineau.
A l’heure actuelle, on voit beaucoup de nouveaux arrivants (des cadres au chômage) sur le marché de la création et de la reprise, qui pensent qu’ils vont pouvoir se lancer avec leurs indemnités de licenciement, dans les bars-tabac-presse ou l’hôtellerie. « Ils n’ont pas le droit à l’erreur, ils seront jugés dès le premier mois », indique l’expert-comptable. Une implantation sera plus difficile si l’on n’est pas du coin. Surtout, il faut savoir que cela prendra du temps « Il faut deux ans avant d’être intégré », estime Ninon Bardet. Si les réseaux sociaux existent à la campagne, il sera plus long de réussir son intégration.
« Quand le projet est bien accompagné, bien porté, il faut de 12 à 24 mois pour qu’il se concrétise auxquels il faut ajouter de 12 à 24 mois pour connaître sa viabilité » indique-t-elle. Ilne faut donc pas se précipiter, car cela peut nuire à la pérennisation du projet en lui-même.
Autre conseil pour ceux qui veulent se lancer dans l’aventure : il est recommandé d’habiter dans le même village que son commerce, ou en tout cas dans des bourgs voisins. Commercialement, ce sera une erreur de ne pas s’installer dans la commune, où il situé.
« Il ne faut pas idéaliser le commerce à la campagne. Globalement, la création d’activités y est difficile…comme en ville », prévient Ninon Bardet.
Attention aussi à ceux qui pensent que la campagne est moins chère que la ville. « Le foncier reste assez cher et il y a très peu d’offres locatives », ajoute-t-elle. Mais les contextes locaux seront très différents d’un territoire à l’autre. Il est conseillé de voir le projet du territoire, afin de faire coïncider le sien avec l’offre qui existe déjà et la stratégie locale de développement. En résumé, vous devez procéder à une étude de marché.
Il faudra être sensibilisé également aux problèmes de transport et de mobilité. Car sans moyen de locomotion, on ne pourra pas se débrouiller à la campagne.
Autre conseil : le projet doit être partagé et porté par toute la cellule familiale. Si ses membres sont en désaccord sur le fait de quitter la ville, cela risque de poser des problèmes.
Pour résumer, il y a trois points à prendre en compte : le projet de vie, qui implique d’autres personnes, le projet professionnel et le projet du territoire. L’articulation entre les trois doit s’effectuer de façon cohérente.
Et surtout, il faut avoir bien conscience que ce sera une vie différente. « Il faut en avoir envie et ne pas le faire à contrecœur », estime Cyrille Pineau. Une fois tous ces paramètres intégrés, on pourra réaliser ce choix et vivre au vert !
Un couple de restaurateurs… à la campagne
Elle avait travaillé dans la restauration, il était manutentionnaire. Un restaurant se vendait à côté de chez eux, dans l’agglomération de Limoges et leurs amis les ont poussé à s’installer ensemble. Ils se lancent alors dans l’aventure : Laurent Frugier suit une formation de cuisinier et Aude Bresson de chef d’entreprise à la CCI de Limoges.
« Nous voulions retrouver la cuisine traditionnelle et un contact relationnel qui fait défaut en ville », raconte Aude Bresson. L’affaire ne se conclut pas avec le premier restaurant mais finalement ils s’installent, il y a un an, dans un local entièrement refait à neuf par une communauté de communes. Laurent est en cuisine et s’occupe des courses tandis qu’Aude prend en charge la salle, le service, le ménage, la comptabilité et la gestion des stocks. « C’est la première fois que je travaille avec mon conjoint,- nous sommes en vie maritale-, et nous avons bien fixé les règles de fonctionnement », poursuit Aude Bresson.
En terme de statut, ils ont opté pour la cogérance de leur société, une SARL, c’est-à-dire qu’il faut l’avis de l’un et l’autre pour prendre les décisions. Aude Bresson ne regrette pas cette expérience et déplore même de ne pas l’avoir fait plus tôt. « Cela demande beaucoup de travail, surtout dans les premiers temps. Mais nous y trouvons une grande satisfaction et nous partageons ce plaisir avec nos clients », assure-t-elle.
Dominique Chollet : rendre ce service à la commune
Ancien agriculteur, Dominique Chollet souhaitait tenir un commerce rural. Finalement, il a l’occasion de reprendre la boulangerie multiservices (bar-tabac, presse, épicerie, dépôt de gaz…) de son village, à Saint-Pierre de Chevillé dans la Sarthe (72). Le bâtiment avait été refait à neuf par la mairie et cherchait acquéreur. La reprise s’est effectuée au 1er décembre 2008 et Dominique Chollet s’est attelé à remettre la boutique en ordre de marche. Petit à petit, la clientèle du village et des environs est revenue. Pour faire tourner son magasin, le repreneur ne chôme pas. Levé à 3h15 du matin, il commence son travail de boulanger à 4 h, puis part faire des livraisons de pain. A l’heure du déjeuner, il se consacre aux tâches administratives, aux rapports avec les fournisseurs. Puis l’après-midi, il tient le bar et l’épicerie. Et c’est l’extinction des feux à 21h30 ! « Ce ne sont pas les horaires qui sont le plus durs, car ils sont réguliers. La difficulté est de gérer la multiplicité des tâches », raconte-t-il. Si les journées sont chargées, Dominique Chollet est fier du travail accompli et du retour de la clientèle. Il se réjouit de pouvoir offrir ce service aux habitants de la commune et des environs. « C’est important de pouvoir maintenir le flambeau », estime-t-il.