Vous souhaitez quitter la ville et vous installer à la campagne. Ouvrir ou reprendre un commerce, un bar ou un hôtel-restaurant peut vous permettre de concrétiser ce rêve.
Mais avant de vous lancer, il faudra bien préparer ce projet et s'assurer que toutes les conditions sont réunies afin de lui donner toutes les chances de réussite !
Dans le Cantal, 30 % des affaires dans l'hôtellerie-restauration sont à vendre
Bien construire son projet
Un écosystème pour s'intégrer
Des aides spécifiques au monde rural
Pour avoir une meilleure qualité de vie, vous souhaitez quitter la ville et vous installer à la campagne. Ouvrir ou reprendre un commerce, un bar ou un hôtel -restaurant peut vous permettre de concrétiser ce rêve.
Mais avant de démarrer cette nouvelle aventure, vous devrez bien mûrir ce projet. Car vivre à la campagne n’est pas toujours évident, surtout quand on n’y a pas d’attaches particulières. Il faudra savoir s’intégrer, ce qui peut prendre un peu de temps…
D’abord, il faudra s’assurer de la viabilité de votre projet. Y a-t-il une zone de chalandise suffisante pour les produits et services que vous allez vendre ? Allez-vous pouvoir en vivre avec votre famille ? Votre conjoint et vos enfants sont-ils prêts à vous suivre ? Beaucoup de questions auxquelles il vous faudra répondre.
Vous devrez également vous renseigner sur le projet du territoire, où vous souhaitez vous implanter. Aujourd’hui, un certain de dispositifs se déploient dans les régions françaises pour y maintenir les commerces de proximité. Une aubaine pour ceux qui veulent se lancer !
Changer de vie pour s’installer à la campagne ne s’improvise pas. Avant de vous lancer dans cette démarche, il faudra bien analyser vos propres motivations, définir votre projet professionnel et se renseigner sur le territoire, où vous souhaitez vous implanter.
Lassés du stress urbain, vous souhaitez vivre et travailler à la campagne. Reprendre un commerce dans une zone rurale peut vous permettre de réaliser ce rêve. Mais se lancer dans une telle opération doit être un projet mûrement réfléchi.
Pour cela, il faudra définir votre projet professionnel, votre projet de vie personnel et le territoire où vous souhaitez vous installer. En vérifiant bien évidemment que ces trois axiomes sont compatibles entre eux. Sinon, les problèmes risquent de surgir…Car s’installer à la campagne n’est pas toujours évident…Par exemple, il sera compliqué d’envisager la reprise d’un commerce multiservices, où les tâches sont nombreuses et d’avoir pour projet personnel de disposer de plus de temps pour soi….
Première question à se poser, valable quel que soit le lieu d’implantation : y a-t-il un marché pour la viabilité de mon activité ? D’où la nécessité de réaliser une sérieuse étude de marché. « Il faut s’assurer qu’il y a une zone de chalandise suffisamment importante pour les produits ou services que vous voulez vendre », souligne Laurence Piganeau, directrice expertise et production à l’AFE (Agence France Entrepreneur). Cet organisme ayant pour mission d’informer et d’orienter les porteurs de projet afin qu’ils soient mieux préparés.
L’étude de marché doit être réalisée sur place afin de tester la relation avec la clientèle et s’assurer de sa solvabilité. Cette étape est essentielle car elle va permettre de vérifier l’adéquation homme-projet. Le créateur doit se projeter et imaginer quelle sera sa vie au quotidien (se lever tôt, effectuer des tournées…)
Il faudra effectuer également des prévisions de chiffre d’affaires afin de voir si le projet est financièrement tenable. Les projets de s’installer à la campagne sont souvent des projets de couple et il faut s’assurer que les conjoints puissent gagner leur vie…
Comme dans tout projet professionnel, reprendre un commerce en zone rurale a ses avantages et ses inconvénients. En effet, certaines contraintes spécifiques doivent être prises en compte. Par exemple, les nombreux déplacements à effectuer, que ce soit pour s’approvisionner ou pour livrer sa clientèle. D’où l’obligation d’avoir un moyen de locomotion, sinon cela risque d’être compliqué. Autres aspects à prendre en compte : la nécessité de s’intégrer dans une communauté, de proposer des plages horaires larges et de se mettre au service des clients, en proposant une offre diversifiée.
En contrepartie, les commerces en zone rurale peuvent avoir plusieurs avantages, tels que de grands locaux pour un loyer moindre, plus de convivialité avec les clients et la possibilité de prise en charge de certains coûts par les collectivités locales. En effet, les pouvoirs publics peuvent proposer des aides afin de maintenir les commerces de proximité. Une préoccupation dans l’air du temps et partagée aujourd’hui par nombre d’acteurs économiques et politiques. D’où l’autre question à se poser : quel est mon objectif personnel ? Pour quelles raisons je souhaite m’installer dans cet endroit ? Mon conjoint et mes enfants sont-ils partants pour ce projet et prêts à tout quitter ? Dans ce genre de démarche, il peut y avoir risque de rupture familiale surtout lorsque le conjoint ne travaille pas et malheureusement, les exemples sont légion….
Selon une étude Ipsos -Groupama de 2017 consacrée aux néo-ruraux, la première motivation, qui pousse les urbains à s’installer à la campagne est la recherche d’une meilleure qualité de vie. 42 % des néo-ruraux ont voulu profiter d’un logement plus confortable et 41 % souhaitaient être plus proches de la nature. Les motivations liées au coût de l’immobilier (29 %) sont plus secondaires, tout comme les raisons familiales (16 %), la perspective de la retraite (15 %) ou encore les raisons professionnelles (12 %).
Sans surprise, les néo-ruraux s’installent avant tout dans les régions où coexistent une bonne qualité de vie et un réel dynamisme économique. Ainsi le nord-ouest de la France arrive en tête : 38 % des néo-ruraux y sont installés. Ils sont aussi surreprésentés dans le sud-ouest (21 %, contre 15 % de l’ensemble des ruraux).
Dans ce contexte, si l’on a des attaches ou des racines dans la région où l’on souhaite s’installer, il sera peut-être plus facile de s’intégrer, même si cela ne marche pas à tous les coups…
« Ce qui est le plus important, explique Laurence Piganeau, c’est la capacité de la personne à s’intégrer ». C’est-à-dire qu’elle ne doit pas faire preuve d’arrogance. L’inauguration de son commerce pour se faire connaître sera une bonne initiative …Autres conseils pour être dans une démarche positive d’insertion : faire partie des associations locales (club d’entrepreneur…), participer à des fêtes locales, faire du sport…Bref, ne pas rester en retrait.
D’autant que ces nouveaux arrivants sont attendus au tournant, et n’ont pas le droit à l’erreur. Bien souvent, ils seront jugés dès le premier mois. Surtout, les porteurs de projet doivent savoir que cette implantation prendra du temps, l’intégration peut durer jusqu’à deux ans.
Quand le projet est bien préparé et bien accompagné, il faut environ 12 à 24 mois pour qu’il se concrétise, auxquels il faut ajouter la même durée pour connaitre sa viabilité.
Selon l’étude Ipsos-Groupama, il semble que cette expérience ne se passe pas si mal…Pour une très large majorité des néo-ruraux, le bilan de l’installation est positif ! Ils sont même quasi-unanimes (96 %) à se dire satisfaits de leur conditions de vie actuelles. Les promesses liées au cadre de vie sont au rendez-vous : 95 % des néo-ruraux disent habiter dans un endroit où il fait bon vivre. Les ¾ d’entre eux ne regrettent pas leur décision et seuls 5 % la regrettent souvent.
Autre conseil pour ceux qui veulent se lancer dans cette aventure : il est recommandé d’habiter dans le même village que son commerce ou en tout cas dans des bourgs voisins. Ce serait une erreur, d’un point de vue humain et commercial, de ne pas s’installer dans la commune où votre affaire est située.
Les contextes locaux étant très différents d’un endroit à l’autre, il est souhaitable de se renseigner sur le projet du territoire, où vous souhaitez vous installer afin de le faire coïncider avec le vôtre. D’autant que certaines collectivités locales (commune, département, régions) ont mis en place des aides destinées à maintenir les derniers commerces.
Dans ce département de la région Auvergne- Rhône-Alpes, on dénombre 150 000 habitants et 500 000 vaches ! Mais aussi 600 cafés, hôtels, restaurants et discothèques, dont la moitié d’entre eux adhèrent à l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie). Problème : le parc est vieillissant et 30 % des affaires sont à vendre. « Nous avons beaucoup de mal à trouver des repreneurs », indique Thierry Perbet, président de l’Umih Cantal, membre de la commission Ruralité et Territoires de l’Umih.
Les repreneurs, qui se présentent, sont plutôt des personnes en reconversion que des gens du métier….Pour les former à cette profession, les chambres consulaires (CCI, chambre de métiers), les syndicats professionnels, ou encore les collectivités locales vont les prendre en main. « Nous les accompagnons auprès des chefs d’entreprise, qui cèdent leur affaire, en majorité pour cause de départ à la retraite ».
Autre problème : « Ces personnes ont des projets mais n’ont pas beaucoup de trésorerie », ajoute Thierry Perbet. Du coup, les différents organismes concernés par la reprise d’entreprise se démènent pour trouver des financements. La plate-forme Initiative Cantal peut leur délivrer des prêts d’honneur mais aussi un accompagnement pour pérenniser leur entreprise.
« Quand il s’agit du dernier commerce dans une commune, les banquiers peuvent faire un effort et les collectivités locales apporter des aides », déclare Thierry Perbet. Par exemple, les repreneurs peuvent bénéficier de loyers faibles lissés sur plusieurs années. Avec la reprise d’un bar-multiservices (journaux, timbres, PMU …), l’important est de préserver l’âme du village…
Pour maintenir les commerces et les bistrots dans les villages, un certain nombre de dispositifs se déploient sur le territoire français. Des aides financières spécifiques sont prévues pour une installation en zone rurale. Un accompagnement local sera facteur de réussite.
Vous avez pour projet de vous installer à la campagne. Pour réussir cette démarche, il va falloir tenir compte des spécificités du mode de vie rural. A commencer par le type de commerce que vous allez ouvrir ou reprendre. «Plus le village et la zone de chalandise sont petits, plus il faut être multi-services », estime Vincent Le Brech, responsable des partenariats régionaux et de l’action territoriale à l’AFE (Agence France Entrepreneur). En pointe sur ce sujet, L’AFE a publié un dossier « Entreprendre en milieu rural », qui donne moult informations et conseils sur cette thématique.
Plusieurs formules sont possibles. Soit vous reprenez un fonds de commerce de façon indépendante, soit vous rejoignez un réseau à l’image de Comptoir de Campagne. Il s’agit d’un modèle de commerces multi-services, qui propose de l’épicerie de produits en circuits courts (fournisseurs locaux), des services tels que la Poste, SNCF, Relais Colis, cordonnerie, pressing, retouches, un espace salon de thé et petite restauration, ainsi qu’un espace e-service pour commande en ligne, accès Internet et impressions…Pour l’instant, trois boutiques sont ouvertes sur deux territoires, le Forez et le Beaujolais, en région Auvergne-Rhône-Alpes. De nouveaux magasins pourraient ouvrir dans d’autres régions.
Si vous voulez vous lancer dans l’hébergement, attention à l’activité de gîtes et chambres d’hôtes, qui a généré beaucoup de désillusions. « Cette activité permet de gagner un peu d’argent mais il n’est pas forcément évident d’en vivre », soulignent les experts de l’AFE, Laurence Piganeau et Vincent Le Brech. Si vous êtes en couple, l’un pourra s’occuper de cette activité et l’autre gagner sa vie à l’extérieur. Car bien souvent, les profits issus des gîtes et chambres d’hôtes constituent des revenus d’appoint.
Si vous vous implantez dans une zone touristique, vous devrez ouvrir un commerce lié au tourisme (cafés-hôtels -restaurants, équipement de la personne, cadeaux, souvenirs…) et intégrer la dimension saisonnière liée à ce type d’activité.
Le premier conseil est de se faire accompagner par des structures spécialisées. « Il existe tout un écosystème qui favorise l’intégration des porteurs de projet », indique Vincent Le Brech.
En effet, pour inciter ces derniers à venir se mettre au vert, un certain nombre de dispositifs se déploient sur le territoire français Par exemple, les collectivités locales du Pays Beaujolais ont lancé le programme « Beaujolais Vert Votre avenir », qui propose un accompagnement économique avec des offres de fonds de commerce à reprendre, bar-restaurant, commerces multi-services, reprises d’affaires artisanales…Pour le financement du projet, ce réseau oriente et accompagne les entrepreneurs dans leurs démarches, avec une mise en relation avec les acteurs du financement (Initiative Beaujolais, Rhône Développement Initiative, L’Adie…). Il aide aussi à l’implantation de la famille grâce au coup de main des habitants et des élus dans chaque village d’accueil, appelés « ambassadeurs ». Petit plus de ce programme : si l’on a besoin de passer quelques jours ou quelques semaine sur place pour préparer son projet, des logements passerelles sont proposés, c’est-à-dire des logements temporaires meublés à faible loyer.
Les commerçants ou artisans, qui souhaitent créer, développer ou transmettre une entreprise de proximité peuvent demander des aides au Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac), le montant des aides variant selon les types de projets financés.
De plus, il existe des aides plus spécifiques au monde rural. Elles peuvent être accordées par l’Etat selon la zone d’implantation, comme les zones d’aide à finalité régionale (ZAFR), les zones de revitalisation rurale (ZRR) et les bassins d’emploi à redynamiser.
Outre ces différentes aides sociales et fiscales, d’autres ont été mises en place par les collectivités locales (régions, départements et communes). Ce sont notamment des aides au maintien des commerces de proximité.
Pour en savoir plus sur les aides publiques dont il peut disposer, le porteur de projet pourra consulter le site www.aides-entreprises.fr , une base de données mise en place par le gouvernement, qui recense toutes les aides publiques destinées aux entreprises.
Sans oublier qu’il devra être accompagné, ce qui constituera, sans nul doute, un gage de réussite dans la mise en œuvre de son projet.