L’activité regroupe plusieurs métiers en un : la vente de livres, de produits de papeterie – même si ce segment est en perte de vitesse – et la distribution de journaux et magazines. Les diffuseurs de presse sont liés par un contrat aux dépositaires de presse, tandis que le libraire travaille concomitamment avec plusieurs maisons d’édition.
Contexte actuel
Séparément, les deux activités peinent à dégager une véritable rentabilité. Concurrence d’Internet pour les livres, des gratuits pour les journaux, couplée à un taux de commission relativement faible qui impose de faire du volume pour marger : nombreuses ont été les cessations d’activité au début des années 2000.
Devant ce constat, la profession a réagi, en particulier sur le segment presse,
en revalorisant les rémunérations de ses agents. Du coup, le métier suscite à nouveau des vocations. Côté librairie, la tendance est à la concentration et à la commercialisation de produits annexes, principalement ayant trait au multimédia.
Conditions d’exploitation
- Aucun diplôme n’est exigé pour reprendre, ou créer, une librairie-papeterie-presse. L’activité « diffuseur de presse » est cependant conditionnée à l’obtention d’un agrément, beaucoup plus facile à obtenir dans le cas d’une reprise.
- L’exploitant, en sus de s’immatriculer auprès du registre du commerce et des sociétés, doit s’inscrire au Conseil supérieur des messageries de presse.
Réglementation en vigueur
Le libraire peut négocier le prix d’achat des livres mais la loi Lang de 1981 impose un prix de vente unique, décidé par l’éditeur ou l’importateur.
Le fonctionnement du système de la distribution de la presse est garanti par l'existence du Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP) et par la répartition des tâches entre les sociétés coopératives et les agents de vente.
Le taux de la commission dévolue aux agents de presse est fixé par décret.
Les éléments financiers
– Il est difficile de donner une estimation réelle de la valeur d’une librairie-papeterie-presse, les ratios sur ces deux activités n’étant pas les mêmes. Le syndicat de la librairie conseille fortement de se rapprocher sur ce sujet de l’INFL, son institut de formation (
www.infl.fr) pour évaluer la valeur exacte du fonds et de ne pas se contenter du seul CA, mais de s’intéresser plutôt à la rentabilité dégagée par l’affaire. Notons toutefois qu’une librairie se négocie, en moyenne, autour de 35 % de son chiffre d’affaires annuel TTC, tandis qu’un fonds de commerce de presse s’évalue entre 40 et 60 % de son CA selon l’UNDP (Union nationale des diffuseurs de presse-UNDP), devenue depuis Culture Presse.
Culture Presse propose à ses adhérents, en partenariat avec Fiducial-Sofiral, une estimation du fonds de commerce.
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CA annuel TTC moyen (2016)
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Marge brute moyenne
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Résultat courant
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Evaluation du fonds de commerce
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Panier moyen (livre)
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170 000 euros |
63 %
du CA |
20 %
du CA |
Entre 40 et 60 % du CA annuel TTC |
18 euros |
Source : FCGA et AFE
Précision
La rentabilité n’étant pas très importante dans les deux activités, il convient de gérer au plus juste et surtout de
faire du volume. Signalons, par ailleurs, que l’assortiment d’un magasin dépend beaucoup de son emplacement : le rôle du commerçant installé en zone rurale ne se limite, en effet, pas à la vente de journaux ou de livres. Le multimédia, la papeterie, sont des segments qu’il peut plus facilement développer qu’un confrère implanté dans une grande agglomération.
Equipements-Immobilisations
Toute une génération de libraires étant proche de l’âge de la retraite, il existe de nombreuses possibilités de reprise, moins risquées que la création, sauf si on se positionne sur un créneau hyper spécialisé.
Gestion informatisée
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Stock de départ
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Besoin en fonds de roulement
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Taux moyen des retours
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Loyer
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~10 000 euros
pour la librairie |
54 000 eurospour 6 500 volumes en librairie |
21 jours de CA pour la presse |
22 % pour la librairie
45 % pour la presse |
Pas plus de 5 % du CA pour les 2 activités |
Source : AFE
Précision
Même si 40 % des magazines livrés peuvent être payés en règlement différé, l’activité de presse requiert un fonds de roulement important. Car il ne faut pas oublier les invendus, certes remboursés, mais souvent à une date éloignée. La gestion du stock en librairie est tout aussi serrée même si, là aussi, le libraire dispose d’un délai de 30 à 60 jours pour payer ses factures aux fournisseurs.
A savoir
- Sans avoir lu l’intégralité des livres qu’il propose, ni connaître avec exactitude le contenu des quelques 5000 titres de presse qu’il reçoit, le commerçant doit cependant manifester un vif intérêt pour l’actualité et la littérature.
- Face à la concurrence, notamment constituée par les grandes surfaces dont certaines sont désormais autorisées à vendre la presse, l’accent doit être mis sur le conseil. Le libraire doit, certes, proposer les romans grand succès mais il est également attendu dans un rôle de prescripteur.
- La gestion de la presse au quotidien est particulièrement lourde, même en étant informatisée, et physique avec la centaine de kilos de papier à porter tous les matins.
- Il est fortement conseillé d’animer son point de vente en diversifiant au maximum son offre et en organisant des conférences-débats avec les auteurs, si le segment librairie est significatif.
Adresses utiles
-Culture Presse (Ex-UNDP-Union nationale des diffuseurs de presse)
, 16 place de la République, 75010 Paris, tel : 01 42 40 27 15
– Syndicat national des dépositaires de presse, SNDP, 7 rue du 4 septembre
75002 Paris – 01.44.50.53.20.
– Conseil supérieur des messageries de presse, CSMP, 99 boulevard Malesherbes
75008 Paris – 01.55.34.75.80
– Syndicat de la librairie française, Hôtel de Massa, 38 rue du Faubourg Saint-Jacques,
75014 Paris – 01.53.62.23.10
Sites Internet utiles
Fiche mise à jour par Jean Couderc