Bien que ses premières expériences professionnelles n’aient pas été couronnées d’un franc succès, David n’en garde que du bon : “Elles m’ont permis d’assouvir ma curiosité par rapport à l’envers du décor. J’aime bien savoir qui fabrique, produit, découvrir les filières. J’ai aujourd’hui la satisfaction de connaître toutes les ficelles du métier”, précise-t-il.
Après avoir travaillé, en tant que commercial, dans le poulet, la voiture, le téléphone portable et les couches, il décide de s’installer à son compte. C’est alors qu’il croise une fromagère qui pour des raisons de santé cherche à se séparer d’une partie de l’affaire qu’elle tient avec son mari : “Ils avaient deux camions et elle ne pouvait plus assurer seule les tournées. Ils cherchaient, en vain depuis 6 mois un repreneur crédible et m’ont donc proposé de racheter un des deux camions« , se souvient-il.
Leur activité s’étant arrêtée depuis un moment, il n’achète que le véhicule et les places de marché pour un prix total de 12 800 euros. Dépourvu d’apport personnel, David n’a d’autre solution que de solliciter un prêt de 15 000 euros, pour avoir un peu de trésorerie. Il l’obtient sans aucune difficulté : “Mon banquier n’a pas hésité, car il me connaissait depuis longtemps et savait que j’ai toujours réglé mes traites lors de mes précédents emprunts même lorsque j’étais en galère”, explique-t-il.Un deuxième élément déterminant va favoriser la réussite de sa reprise : la fromagère décide d’apporter sa pierre à l’édifice. Elle seconde David pendant les premiers mois d’activité de telle sorte que les clients, qu’il faut reconquérir compte tenu de la suspension d’activité pendant 6 mois, se familiarisent avec le nouveau propriétaire : “Son aide a été précieuse et sa présence m’a permis de récupérer la clientèle assez vite”, témoigne-t-il, reconnaissant la bienveillance dont le couple a fait preuve à son égard.
“J’ai aussi ajouté deux places de marché, le mardi et le mercredi, afin de réaliser les 7 700 euros mensuels de CA que je m’étais fixé comme objectif”, poursuit-il. Un an après le démarrage de son activité, David doit toutefois affronter la canicule : “J’ai perdu 20 % de mon chiffre. Cela m’a permis de réaliser que ce commerce n’était pas viable en l’état, se remémore-t-il. Heureusement, si j’ose dire, que j’ai pu acquérir le deuxième camion.”
En effet, le couple de fromagers ambulants est contraint de vendre le reste de son affaire pour des raisons de santé. Il en coûtera 53 350 euros à David pour son acquisition. Là encore, le banquier n’hésite pas à le suivre en lui octroyant un prêt de 38 100 euros, tandis qu’il crée une société au capital de 7 500 euros à parts égales avec son père, qui lui prête par ailleurs les 7 700 euros manquants. “Je voulais être gérant minoritaire pour avoir droit à la Sécurité sociale”, explique-t-il.