Avec deux maîtrises en poche, l’une en commerce international et l’autre en finances, rien ne prédisposait Sébastien Corbeil à gérer un restaurant. Après un parcours riche d’expériences, il se retrouve aujourd’hui à la tête d’un restaurant lyonnais, « Le Gourmand de Saint-Jean « .
Retour en arrière. Sébastien Corbeil termine ses études par une année dans une université américaine, à Los Angeles. Après un passage rapide dans une entreprise de bourse, il occupe un poste de chef de réception dans un hôtel 4 étoiles à Beverly Hills, une aventure qui lui permet de côtoyer les stars….côté services. En clair, il apprend à ne jamais dire non, ce qui lui servira pendant toute sa carrière professionnelle.
Puis c’est le retour en France, il intègre le groupe Auchan comme chef de caisse, il supervise une cinquantaine de caissières pendant 4 ans. « Ce fut une bonne expérience, l’univers de la grande distribution est souvent caricaturé. Cela m’a remis le pied à l’étrier pour le management à la française, c’est également formateur en termes de relation client », raconte-t-il. Après une nouvelle expérience chez Carrefour Market (Champion à l’époque) comme directeur de magasins, il ressent, à l’approche de la quarantaine, l’envie de bouger et de monter son projet.
Avec deux associés, dont l’un est issu de la restauration, ils se mettent à la recherche d’une affaire dans le quartier historique et touristique de la ville, le Vieux Lyon. « Il s’agit d’un très bon emplacement, nous savons qu’il y a du monde et du chiffre d’affaires » mentionne le restaurateur. A la fin de l’année 2011, ils repèrent un établissement, « Le Gourmand de Saint-Jean » , qu’ils reprennent au 1er mars 2012 en location-gérance. « Nous avons créé une SARL (Société anonyme à responsabilité limitée), qui loue le fonds de commerce », indique le cogérant. Lors de la conclusion du contrat, les trois associés ont du fournir six mois de loyer d’avance. « Chacun d’entre nous a donné 15 000 euros », précise-t-il.Sébastien Corbeil s’occupe de la gestion, du service, mettant en pratique ses compétences en management. Après des travaux de nettoyage et de rénovation, le restaurant ouvre ses portes les 17 mars dernier, dans un contexte économique difficile. « Nous y sommes allés malgré la crise, raconte le repreneur. Nous avons été volontairement pessimistes dans notre business plan et nous sommes à peu près dans les clous du prévisionnel. »
Pour l’instant, » le Gourmand de Saint-Jean », qui compte en moyenne 130 clients par jour, tire son épingle du jeu. « Nous n’avons enregistré de baisse de la fréquentation mais une diminution du panier moyen », indique Sébastien Corbeil.
Pour diriger son restaurant, son expérience américaine lui sert quotidiennement. « J’ai retrouvé cette exigence », raconte-t-il. Et puis parler anglais couramment dans un quartier touristique constitue, sans nul doute, un atout de taille…