Elle reprend, à 50 ans, un magasin de fleurs à Gif-sur-Yvette

Après avoir élevé ses enfants, Josette Guillemet a décidé, à 50 ans, de s’accomplir professionnellement en reprenant un magasin de fleurs à Gif-sur-Yvette. Ou comment faire correspondre passion et travail.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 11/06/07
Elle a toujours donné priorité à ses enfants : “Ils ont besoin d’être au centre de mes préoccupations, juge-t-elle. J’ai estimé que c’était mon rôle de les écouter. Leurs histoires de vie ont toujours trouvé une oreille attentive auprès de moi.” Mais Josette Guillement, qui a suivi son mari en Afrique du Sud se révèle une jardinière de talent au pays de Mandela : “Je savais que j’avais la main verte car j’ai toujours été passionnée par la nature et les plantes en particulier”, affirme-t-elle.

A son retour en France, son amour pour la nature se vérifie. Elle s’occupe de jardins de grandes propriétés. C’est sûr, une vocation est en train de naître : “Découvrir des jardins à l’abandon était vécu comme un véritable crève-cœur, témoigne-t-elle. J’ai rendu leur liberté à des fleurs qui attendaient de sortir de prison, asphyxiées derrière des lierres”, confie-t-elle, fière d’avoir suscité l’admiration de certaines propriétaires, tristes de la voir quitter leurs maisons, tellement elle portait un soin particulier à leurs plantes : “Fleurir un jardin fait plaisir à tout le monde même si c’est une activité non rémunérée !” regrette-t-elle.Aussi lorsque ses enfants montrent les premiers signes d’émancipation, elle décide de penser à elle. Installée à Gif-sur-Yvette, Josette, à 46 ans, fait la connaissance d’un fleuriste, désireux de vendre son affaire : “Il avait le blues et souhaitait mettre son commerce en vente. Pourtant ça ne faisait que 18 mois qu’il avait créé son magasin”.

Josette n’est pas demandeuse mais la perspective de reprendre cette affaire la séduit : “De retour à la maison le soir, j’ai annoncé à mon mari que je me verrais bien vendre des fleurs, raconte-t-elle. J’ai considéré que c’était une opportunité à saisir.” Consciente de la technicité que requiert ce métier, elle décide alors de travailler quelques temps avec le fleuriste afin d’évaluer ses capacités.

Elle se sent à l’aise et très vite décide de racheter l’affaire cédée à 700 000 francs : “Je n’ai pas mis longtemps à savoir que j’étais faite pour ça, assène-t-elle. J’adore le relationnel. Les bilans financiers, validés par les conseillers ICF, étant corrects, on n’a pas tergiversé.” Disposant d’un apport personnel représentant 25 % de la somme totale, elle sollicite et obtient, sans difficultés, un prêt auprès de son établissement bancaire : “Mon mari s’est porté caution”, justifie-t-elle. La signature du sous-seing est établie le 1er juin 2000.

Josette, qui a obtenu de son prédécesseur qu’il reste jusqu’à fin septembre, soit un mois après la vente définitive, continue néanmoins à douter de ses compétences : “Je ne savais pas comment cela allait se passer lorsque je me retrouverais seule. Les achats, les variétés de fleurs, les livraisons, tout m’était étranger, précise-t-elle. C’est pourquoi j’ai décidé de parfaire mes connaissances chez un maître fleuriste pendant les vacances d’été.”