De salariée à patron…C’est bel et bien l’histoire que vient de vivre Claire Robinet. Alors qu’elle est vendeuse dans la boutique de chaussures pour enfants Boot-Shoe’s depuis décembre 2012, ses employeurs lui proposent de reprendre le magasin. Propriétaire du point de vente depuis 2011, ceux-ci souhaitent changer de région.
Anciennement sous enseigne Mod’8, la boutique lavalloise propose des marques haut de gamme telles que Pataugas, Kickers, Converse, Aster…Elle est située sur un emplacement de choix, la rue de la Paix, considérée comme l’artère commerçante n°1.
Les discussions commencent en septembre 2015, avant même que la boutique ne soit mise en vente de façon officielle. « J’ai tout de suite dit oui quand on me l’a proposée, raconte Claire Robinet. Pour moi, c’est une opportunité, un challenge, une promotion ».
Pleine d’enthousiasme, elle connaît le métier de commerçant et les amplitudes horaires qu’il génère. Pour cause : elle tenait auparavant une boulangerie avec son mari entre Cholet et Angers.
Les deux parties se mettent vite d’accord sur le prix : « Nous avons fait des efforts d’un côté comme de l’autre et nous avons trouvé un terrain d’entente », raconte-t-elle. Pour le financement du fonds, elle entame des démarches auprès des banques. Disposant d’un apport personnel, elle obtient un prêt bancaire auprès de sa propre banque, un prêt d’honneur auprès de Mayenne Initiative. En outre, elle bénéficie du cautionnement du FGIF (Fonds de garantie à l’initiative des femmes).
Puis coup de théâtre, au bout de quelques mois en avril dernier, les anciens propriétaires lui proposent de reprendre leur deuxième boutique, basée à Mayenne, une commune située à une trentaine de kilomètres de Laval.
Claire Robinet accepte cette proposition et se retrouve donc à la tête de deux fonds de commerce. A cette occasion, elle créée une EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), celle-ci possédant les deux fonds.
Du coup, elle relance ses démarches auprès des banques et après avoir remis de l’apport personnel, contracte un emprunt pour les deux fonds de commerce. Elle obtient un fonds de garantie du Fondes (Financeur solidaire pour l’emploi). « Je n’ai pas eu de problèmes de financement, tout s’est bien passé », raconte-t-elle.
Claire Robinet doit désormais partager ses journées entre les deux magasins, distants d’environ 30 minutes en voiture. Objectif fixé : maintenir le chiffre d’affaires dans un premier temps, puis l’augmenter ensuite, notamment dans la boutique lavalloise, car la ville recèle du potentiel.
Pour mieux gérer cette opération de reprise, la nouvelle chef d’entreprise a suivi une formation à la Chambre de commerce et d’industrie de Mayenne intitulée « 5 jours pour entreprendre ». Elle permet de rencontrer avocats, experts-comptables, intervenants du RSI (Régime social des indépendants) et de la CCI, qui délivrent des conseils quant au business plan, à la gestion… « Cela permet d’avoir les grandes lignes pour gérer une boutique », commente Claire Robinet. Un nouveau départ pour cette jeune femme de 33 ans…