Lorsqu’elle se rend dans le 18ème arrondissement parisien pour visiter le magasin “Lingerie Valérie”, c’est le coup de cœur : “Tout m’a plu : le quartier, les produits vendus, la boutique où l’on pouvait trouver de tout”, se souvient-elle.
Prudente, elle y retourne plusieurs fois pour jauger le flux de passants et de chalands. L’impression initiale était la bonne, Stéphanie a trouvé l’affaire rêvée, sans concurrence dans le quartier : “Il y avait tout le temps du monde, poursuit-elle. En plus, il n’y avait pas de travaux à prévoir ”.
De ce moment, Stéphanie en rêvait depuis longtemps. Pour y parvenir, elle a travaillé, le soir, dans une boulangerie, puis s’est occupée de la comptabilité des commerçants au sein d’un cabinet spécialisé.Deux autres personnes sont toutefois intéressées par la boutique, mise en vente à 120 000 euros, et proposent, de surcroît, un paiement cash. Mais la propriétaire fait confiance à Stéphanie pour garantir à sa clientèle, dont elle est très proche, la même qualité dans le temps.
Après avoir tenté, en vain, d’obtenir un financement intégral, elle négocie un crédit-vendeur de 35 000 euros pour le paiement du stock, obtient de sa famille une enveloppe de 50 000 euros et contracte un prêt de 90 000 euros.
Consciente de la difficulté de reprendre un commerce aussi particulier que la lingerie, elle négocie la présence de la cédante durant les trois premiers mois. “On touche à l’intimité avec notre produit, analyse-t-elle. Et puis je n’oublie pas que j’ai payé la clientèle en rachetant le fonds”.