Elle reprend un magasin d'optique, non sans quelques surprises.

L’année dernière, Karen Bitan a repris un magasin d’optique à Villejuif. Le parcours de cette attachante mère de famille n’a pas été de tout repos.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 01/09/06
Après avoir visité plusieurs magasins, son choix se porte sur une affaire à Villejuif où le propriétaire part à la retraite : “Il était en place depuis 30 ans et avait réussi à créer une véritable relation avec sa clientèle » dit-elle. Le cédant en demande 240 000 euros pour un CA de 300 000.

Karen dispose de 30% de la somme globale ce qui facilite ses démarches pour obtenir un prêt : “ Vu ma situation : femme seule avec 2 enfants sans expérience de chef d’entreprise, c’était indispensable pour convaincre les banques”, juge-t-elle. L’affaire comprend un employé, présent depuis 22 ans. Karen choisit de le garder : “Même si son salaire était élevé il n’était pas question de mettre au chômage quelqu’un de 52 ans, répond-t-elle.
De plus, il avait une vraie valeur relationnelle et de travail”.
Elle décide également de « rafraîchir » son point de vente : “J’ai été obligée de redemander un crédit de 20 000 euros pour l’ensemble des travaux qui m’ont coûté 30 000 euros”, explique-t-elle. Même si elle bénéficie, au début, de la présence du cédant, la transition est brutale : “Mon prédécesseur était très charismatique. La clientèle a été dure » .

Consciente de la nécessité de ne pas tout chambouler, Karen conserve les mêmes fournisseurs mais apporte une offre plus variée, histoire de conquérir une clientèle plus jeune. Le bilan, une baisse de 10 % du CA par rapport au cédant, est pour l’instant conforme au prévisionnel. Humainement, elle semble avoir enfin trouvé le chemin de la sérénité : “J’ai réussi à créer un univers qui me correspond ”.