Elle reprend une affaire de façonnage-échantillonnage à Montreuil

Après une carrière professionnelle bien remplie, Elisabeth Cuzin voulait avoir sa propre entreprise. C’est chose faite avec la reprise des Ateliers Duplan, spécialisés dans le façonnage et l’échantillonnage.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 21/04/17
C’est une affaire chargée d’histoire qu’a reprise Elisabeth Cuzin. Créés en 1937, les Ateliers Duplan se sont affirmés au fil des ans comme des spécialistes du façonnage, de l’échantillonnage, des cahiers de tendances et coffrets…Pour des clients évoluant plutôt dans le haut de gamme.

Après une carrière de 25 ans à des postes de direction commerciale et de développement, sans oublier une expérience de création d’entreprise où elle a beaucoup appris, Elisabeth Cuzin avait envie de se réaliser en son nom propre et ne plus être considérée uniquement comme « une femme de… ». Il m’a fallu trois ans pour passer le plafond de verre et concrétiser mon projet », raconte-t-elle.

Souhaitant travailler dans le Business to Business (BtoB), elle démarre ses recherches toute seule mais tourne vite en rond et décide de se faire accompagner. Tout d’abord par la CCI Paris Ile-de-France, qui l’aide à identifier des cibles, et lui permet de rentrer en contact avec les Ateliers Duplan. Elle suit également une formation au CRA (Cédants & repreneurs d’affaires). Cette association lui recommande de faire appel au cabinet Forthéa. Celui-ci la conseille sur la valorisation et le montage financier, la réalisation du business plan, la négociation des financements bancaires et va la suivre jusqu’à la signature.

Le temps que toutes ses démarches aboutissent, elle signe la reprise des Ateliers Duplan, le 30 septembre 2016, soit trois ans jour pour jour après avoir quitté son dernier job. « Ce qui m’a plus dans cette affaire, c’est la qualité du travail, de la production et une certaine philosophie », commente Elisabeth Cuzin. Mais aussi le fait que ce soit une activité  artisanale, implantée en coeur de ville à Montreuil (93) et non dans une zone industrielle.Pour bâtir son plan de financement, elle dispose d’un apport personnel, qui représente environ un tiers du montant du projet. « Mon objectif était de pouvoir emprunter sans caution, ce qui a été atteint », se félicite Elisabeth Cuzin. Après avoir rencontré trois banques, elle décroche finalement un prêt bancaire au Crédit Coopératif, » à un taux défiant toute concurrence » , précise-t-elle.

Le montage est le suivant : Elisabeth Cuzin est actionnaire à 80 % de la Sarl (Société anonyme à responsabilité limitée), les 20 % étant détenus par le fils des cédants «Ceux-ci m’ont demandé que leur fils reste salarié et j’ai fait une proposition pour qu’il soit associé », raconte la chef d’entreprise. Plus jeune, âge de 35 ans, il s’occupe de la fabrication et possède ses propres clients. « Nous avons réussi à avoir chacun notre territoire », souligne-t-elle.

Pour l’instant, les résultats sont au-delà des prévisions, « depuis le 1er octobre, nous sommes à 20 % au-dessus de nos objectifs », se félicite Elisabeth Cuzin.

Prochaines étapes : obtenir le label « Entreprise du Patrimoine vivant « , délivré par l’Etat mais aussi développer la notoriété de l’entreprise et partir à la conquête de nouveaux clients. Prospecter ne lui fait peur : «  Le dirigeant est le premier commercial de son entreprise », estime-t-elle.