En reprenant une concession, il conjugue amour de la moto et désir d'entreprendre

Il avait envie de conjuguer son amour de la moto et son désir d’entreprendre. C’est chose faite pour Frédéric Fayolle, qui a repris, il y a un an, une concession Triumph dans les environs de Lyon. Dans un marché difficile, il croit au potentiel de son affaire.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 18/08/14
Reprendre une société dans le secteur de la moto. Passionné par cet univers et désireux d’avoir sa propre affaire, Frédéric  Fayolle, ex-directeur commercial dans le milieu de la communication, mûrissait ce projet depuis 2007. Après des premières tractations entamées en septembre 2012, il a repris une concession de la marque Triumph, il y a un an, en juillet 2013.

Située à une dizaine de kilomètres de Lyon, à Dardilly au sein d’un pôle moto, où la plupart des  grandes marques  sont présentes, celle-ci  vend donc machines,  vêtements, accessoires et pièces détachées. Créée en 1902, ce qui en fait une des plus anciennes marques du secteur, Triumph bénéficie aussi d’une image « mythique » auprès des passionnés de grosses cylindrées.  Spécificité de ce type d’opération : le concédant, à savoir la marque Triumph a du valider le projet de reprise.  « Pour avoir l’aval de la marque, j’ai dû passer deux grands oraux devant 16 personnes », se souvient-il.

« J’ai racheté  le fonds de commerce à une société qui cherchait à s’en séparer », raconte ce passionné de deux-roues. « Ce fut une opération difficile, longue et douloureuse. Mais j’ai eu la chance d’être entouré par un oncle expert-comptable. Je n’aurais sans doute pas réalisé cette opération s’il n’avait pas été là et j’aurais probablement acheté trop cher », ajoute-t-il. La négociation a porté ses fruits puisque le prix de vente initial a pu être divisé par quatre !« L’affaire marchait moyennement », estime-t-il. Néanmoins, il a cru en son potentiel en raison de l’image de marque des produits. Le nouveau propriétaire s’emploie à être là à 200 %, et ne manque pas d’idées pour la développer : il a mis en place toute une dynamique autour de la marque avec des actions de communication et des opérations évènementielles.

Situé dans une zone de forte concurrence, le concessionnaire doit déployer tout son sens commerçant et prendre soin des clients, qui rentrent dans sa boutique. « Je suis fils de commerçant et le sens du commerce, je l’ai appris par mes parents », raconte-t-il.

Le financement de l’opération a pu s’effectuer sans le moindre emprunt bancaire.  Le repreneur disposant d’un apport personnel de 210 000 euros, dont 60 000 ont servi à payer une partie du fonds, le reste du paiement s’effectuant en crédit-vendeur. C’est le cédant, partant pour cette formule, qui a proposé cette solution au repreneur, avec nantissement du fonds de commerce.

Comment a démarré l’activité ? Pour les cinq premiers mois de l’année, elle a atteint l’équilibre. Au moment de la reprise, le chiffre d’affaires était de 2,4 millions d’euros et il devrait se situer entre 2,8 M€ et 3 M€ à la fin de l’année. « Le chiffre d’affaires est en progression mais j’attends le 31 décembre pour me prononcer », indique prudemment Frédéric Fayolle. Se lancer dans cette reprise est un pari audacieux pour l’entrepreneur car le marché de la moto souffre beaucoup depuis 2009. « On m’a dit que c’était de la folie de se lancer sur ce secteur », raconte-t-il. Mais la foi en cette entreprise et en son potentiel ont été les plus forts…