Habituée des boutiques de luxe, elle rachète un magasin de décoration

Forte d’une longue et riche expérience dans plusieurs boutiques de luxe parisiennes, Corinne Gabadou a tenté l’aventure de l’entrepreneuriat en rachetant un magasin de décoration dans le 14e arrondissement.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 11/04/07
Après avoir travaillé quelques années avec son père à Madrid, elle regagne Paris à 24 ans pour se marier. Après avoir eu deux enfants, elle entre en tant que vendeuse trilingue dans des boutiques de luxe. Elle multiplie les expériences jusqu’à ce qu’à 50 ans, elle découvre les affres d’un licenciement : “Aucune de mes lettres de candidature n’a abouti à cause de mon âge, indique-t-elle. J’ai senti que je ne servais plus à rien, malgré mon expérience dans le prêt-à- porter et la décoration”.

Corinne déprime jusqu’à ce qu’un bilan de compétence la remette en selle : “J’ai rencontré une femme géniale qui m’a donné l’idée de m’installer à mon compte ». Elle suit alors un stage de repreneur d’entreprise, formation, gestion, comptabilité à la CCIP. Désireuse de travailler dans la décoration, elle se met en quête d’une affaire à reprendre.

Une dizaine de visites plus tard, elle trouve la perle rare, rue Raymond Losserand dans le XIVe arrondissement à Paris. Les bilans sont bons, avec un chiffre d’affaires annuel de 120 000 euros, le gros des travaux a déjà été effectué, tout est réuni pour franchir le pas.

Après plusieurs journées avec la cédante pour observer ses méthodes de travail et se familiariser avec la clientèle, Corinne se porte acquéreur du fonds estimé à 100 000 euros. Ne disposant pas de la somme, elle sollicite trois établissements bancaires pour un prêt intégral. C’est finalement auprès de la Banque populaire qu’elle reçoit un écho favorable : “La directrice me connaissait depuis l’époque où je travaillais dans une gence immobilière avec mon mari, précise-t-elle. Ca a joué en ma faveur”.Reste qu’elle lui demande d’hypothéquer son bien, ce que Corinne refuse : “J’ai pris une société de cautionnement qui s’est porté garante”, explique-t-elle. Le 9 juin 2006, elle prend possession des murs. Elle s’aperçoit, très vite, que les travaux effectués dans la rue risquent d’avoir des conséquences néfastes sur son commerce : “Je n’avais pas réalisé que la suppression des places de stationnement allait considérablement diminuer ma clientèle de passage”, reconnaît-elle.

Accusant une baisse de CA par rapport au prévisionnel, Corinne n’entend cependant pas baisser les bras. Pour augmenter ses ventes, elle multiplie les initiatives : elle sollicite les comités d’entreprise s’inscrit sur le site e-quartier.com qui lui crée son propre site et expose les artistes du quartier pour augmenter le trafic dans son magasin.

Bien que préoccupée par le délitement de son proche environnement commercial, Corinne est absolument ravie de son sort : “J’adore le contact avec la clientèle et l’esprit de village qui règne dans ce quartier, explique-t-elle. Pour rien au monde, je ne changerais”.