Il reprend un magasin de décoration pour en faire une fromagerie

Avec l’ouverture de sa boutique "Par ici les fromages" , dans le XVIIIème arrondissement de Paris, Fabien Gergaud veut distiller un peu de modernité dans cet univers. De la sélection des produits à leur présentation, rien n’est laissé au hasard.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 25/05/09
Mettre la campagne à Paris. C’est le souhait de Fabien Gergaud qui vient d’ouvrir une fromagerie dans le XVIIIème arrondissement de la capitale, dans le quartier dénommé le « Village Caulaincourt ».
Ce projet, Fabien Gergaud l’a mûri depuis quelques années. Après 7 ans passés dans une bijouterie, il réfléchit à une reconversion professionnelle. Il y a deux ans, il s’inscrit à l’IFOPCA (Institut de formation et de promotion des commerces de l’alimentation) pour suivre une formation de vendeur en fromagerie. En parallèle, il travaille chez Androuët, ce qui lui permet de faire ses armes dans cet univers et de découvrir les fournisseurs.
Pour mener à bien son projet, qui passe par des phases plus ou moins actives, il se met en quête d’un local pas trop loin de chez lui. Son choix se porte finalement sur un magasin de décoration intérieure, que la locataire cherche à quitter pour exercer son activité ailleurs. Il s’agit d’une cession de bail. « Il a fallu requalifier le bail, par un avenant au contrat, opération qui s’est très bien passée », raconte Fabien Gergaud. 
Le montant de la reprise s’élève à 20 000 euros. Mais au total, c’est un projet qui avoisine les 100 000 euros, sachant qu’il y a des travaux à faire, du matériel à acheter et le stock à constituer. Fabien Gergaud dispose d’un apport personnel de 30 000 euros, et n’a pas de problème pour obtenir un prêt de la banque. Par ailleurs, il décroche un prêt à taux zéro délivré par Paris Initiatives Entreprises. Grâce à ce prêt, qui lui procure de la trésorerie, il peut investir dans des chambres froides.Quant aux travaux, ils sont de taille car il s’agit de passer d’un magasin de décoration à une fromagerie. Et dans ce domaine, il y a des contraintes sanitaires, d’environnement. « Il faut se mettre aux normes du secteur », indique Fabien Gergaud.
Pour l’agencement du magasin, le nouveau commerçant a choisi de mettre les produits en valeur et de jouer la transparence. Pas de comptoir mais un billot devant la vitrine qui permet un contact plus direct avec sa clientèle.
« Il ne suffit pas de démarrer, il faut bien démarrer », estime Fabien Gergaud. C’est effectivement le cas pour ce repreneur, qui a ouvert sa boutique, le 4 mars dernier, en pleine tourmente économique. « Cela a tout de suite bien marché, mieux que ce nous avions prévu », raconte-t-il.
A quoi attribue-t-il son succès ? « Une bonne implantation et une attente en matière de fromage dans le quartier », estime-t-il.