L’Aficion est une institution sur Mont de Marsan. Le dernier propriétaire vient pourtant de déposer le bilan. Le restaurant a perdu une bonne partie de sa clientèle. Mais Anthony Hillcock, qui vient de retrouver une amie d’enfance travaillant dans la restauration, n’en a cure.
D’autant que les propriétaires des murs s’avèrent être les parents de sa future associée : « L’Aficion avait bonne réputation, justifie-t-il. D’ailleurs, c’est même un banquier qui nous a prévenu de cette opportunité. Persuadé qu’elle était viable, il nous a prêté de l’argent ».
Le couple d’associés va pourtant multiplier les erreurs de gestion mais aussi de positionnement : « On a voulu recréer l’atmosphère d’antan, explique-t-il. C’était une erreur car le restaurant ne reflétait pas ma personnalité » Anthony décide d’imposer ses idées et de lui donner l’accent espagnol.La rentabilité n’est cependant pas tout de suite au rendez-vous. C’est en organisant des concerts et autres dégustations de vin, qu’il fidélise une clientèle d’artistes et autres intellos montois. Soucieux de se démarquer de la concurrence, il développe les tapas pour donner une identité à son établissement : « Nos clients ne viennent pas par hasard, se félicite-t-il. Je n’aurais pas servi des steaks frites ! ».
La formule est, de surcroît, très intéressante financièrement : « Ce sont les produits sur lesquels on marge le plus, avoue-t-il. Nous multiplions par 5 sans être gourmands ». Avec un chiffre d’affaires annuel de 150 000 euros, l’Aficion s’est affirmé comme un lieu de référence dans le paysage montois. Et rentable !