Pêcheur à Sète, il devient poissonnier à Mazamet

Fils de pêcheur, Tony Calli a longtemps pensé racheter un bateau. Il a finalement mis à profit son expérience pour reprendre une poissonnerie avec sa femme à Mazamet en 2004. La pêche, il l'a dans le sang !
Par Sophie MENSIOR -  
Le 19/05/08

Tony Calli, fils d’une famille de pêcheur installée à Sète, est dès son plus jeune âge immergé dans ce milieu. Rien d’étonnant, dès lors, qu’après avoir travaillé sur différents bateaux pendant 7 ans, il soit mis en quête d’une poissonnerie à reprendre avec sa femme, Fabienne, coiffeuse, dont le grand-père tenait une affaire.

Après avoir initialement prospecté sur Montpellier, le couple tombe, par hasard, sur une annonce concernant une affaire à Mazamet. Tony se rend sur place, accompagné d’un ami poissonnier, afin de diagnostiquer l’état du matériel. Une première visite positive, sans travaux à prévoir, à l’issue de laquelle il demande au cédant les bilans des trois dernières années.

Là encore, l’examen des comptes s’avère satisfaisant. Décidé à racheter le fonds, mis en vente à 140 000 euros pour un chiffre d’affaires de 280 000, le couple l’obtient pour un montant de 135 000, avec le contrat de travail d’une employée en place depuis deux ans et demi, à reprendre. Il doit donc désormais trouver l’argent nécessaire à cette acquisition.

Ne disposant pas d’apport personnel, Tony décide de vendre un bien immobilier, ce qui lui permet de se présenter avec un pécule de 35 000 euros devant le banquier. Pas n’importe lequel, puisqu’il choisit de s’adresser à celui du cédant : « J’avais aussi choisi le même expert-comptable« , ajoute-t-il. Pour rassurer complètement l’établissement bancaire, il suit, en outre, un stage à la chambre des métiers. Sans difficultés, il obtient un prêt de 122 000 euros, sans autre garantie demandée que le nantissement du fonds.

Prudent, il négocie, par ailleurs, un accompagnement du cédant pendant le premier mois. Une précaution qui s’avère finalement inutile, peut-être grâce à la présence de l’employée avec laquelle le contact se noue bien : « Le cédant n’est resté qu’une semaine, car je n’en ressentais pas le besoin, justifie-t-il. Il faut dire aussi que j’étais arrivé sur les lieux en septembre 2004, un mois avant la passation de pouvoir, pour être présenté à la clientèle, aux fournisseurs et à l’expert-comptable.« 

Afin de ne rien bouleverser et conscient de l’intérêt de s’appuyer sur l’existant dans un premier temps, Tony conserve les 15 fournisseurs de son prédécesseur pendant un an et demi. Puis il décide d’acheter les murs, estimés à 50 000 euros, afin d’agrandir le point de vente et offrir un meilleur agencement à sa clientèle. Il contracte alors un autre prêt de 135 000 euros avec un apport de 40 000. Pour effectuer les travaux, il décide de fermer.