En dépit du nombre important de candidats à l’obtention du permis de conduire, les professionnels du secteur rencontrent des difficultés pour joindre les deux bouts. La faute à des tarifs trop bas qui réduisent leurs marges.

En dépit du nombre important de candidats à l’obtention du permis de conduire, les professionnels du secteur rencontrent des difficultés pour joindre les deux bouts. La faute à des tarifs trop bas qui réduisent leurs marges.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 28/01/08
En dépit d’un nombre d’inscrits sensiblement équivalent, les professionnels font grise mine : “C’est un secteur à petites marges où de nombreux établissements ont fermé suite aux réformes, témoigne Philippe Malpièce, secrétaire général du CNPA. Beaucoup sont aussi partis à la retraite.”

Le secteur a en effet connu deux réformes d’importance qui ont profondément bouleversé la manière de travailler des auto-écoles. En 1991, tout d’abord, les 20 heures minimum de conduite sont imposées : “L’objectif était d’apporter du contenu à la formation, explique-t-il. L’ennui est que tout le monde a commencé à considérer le minimum comme le maximum.

En incitant les chômeurs à se tourner vers les auto-écoles dans les années 90, le gouvernement a également contribué à l’augmentation de leur nombre : « Trop de “professionnels” ont décrédibilisé le métier en cassant les prix ou en manquant de compétences, estime Jean Chanois, du Syndicat national de l’enseignement de la conduite et de l’éducation routière. Le résultat a été désastreux avec un effondrement des prix et des faillites en pagaille.

« Lorsqu’un nouvel arrivant s’installe sur un marché déjà occupé, il n’a guère que le prix pour attirer la clientèle, reconnaît-il. Mais on s’est aperçu, en 2004, que ceux qui proposaient des tarifs défiant toute concurrence souffraient. Heureusement, le consommateur regarde maintenant la qualité. » Le diplôme de moniteur, appelé Bepecaser, est passé en préfecture de région, requiert un casier judiciaire vierge, et le candidat fait l’objet d’une enquête de moralité.

Ne rachète pas une auto-école qui veut. Il faut avant tout démontrer son professionnalisme : “Le bouche à oreille fonctionne bien. Un jeune qui est satisfait de son école de conduite incitera ses camarades à s’y rendre même si elle n’est pas dans le quartier, précise Philippe Malpièce. À l’inverse, si la formation s’est mal passé, l’auto-école risque de perdre plusieurs clients d’un coup.

Il est donc vivement conseillé de s’entourer d’un personnel compétent. Une recherche qui se heurte au problème de la rémunération : “Les salaires sont en inadéquation avec les compétences exigées pour remplir la mission”, regrette Nathan Gasman, propriétaire d’une auto-école à Paris.