Entreprise libérale mais contrôlée par l’administration, l’auto-école est confrontée aujourd’hui à la réforme du permis de conduire. Pour réussir dans ce secteur, les professionnels devront veiller à ne pas pratiquer de tarifs trop bas et à la qualité de leurs prestations.

Entreprise libérale mais contrôlée par l’administration, l’auto-école est confrontée aujourd’hui à la réforme du permis de conduire. Pour réussir dans ce secteur, les professionnels devront veiller à ne pas pratiquer de tarifs trop bas et à la qualité de leurs prestations.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 12/04/10
Aujourd’hui, le paysage français de l’auto-école compte 9200 bureaux répartis sur tout le territoire. La plupart de leurs dirigeants en possèdent un seul mais un petit nombre d’entre eux en ont plusieurs. « Le turn-over est assez élevé, mais à l’heure actuelle, il y a moins d’établissements à vendre, toute une génération est à la retraite, et peut être le renouvellement est-il déjà effectué », estime Yan Chanois, conseiller technique au SNECER (Syndicat national de l’enseignement, de la conduite et de l’éducation routière).
Avant de se lancer dans la reprise d’une auto-école, il faut connaître les quelques principes, qui régissent son fonctionnement. Premier élément à savoir, l’exercice de cette profession suppose la délivrance d’un agrément préfectoral et le respect du code de la Route. Autres conditions requises : avoir au moins 23 ans, justifier d’une expérience d’au moins 2 ans, au moins égale à 3200 heures en tant que moniteur de conduite, et posséder le diplôme BEPECASER (Brevet pour l’exercice de la profession d’enseignement de la conduite automobile et de la sécurité routière).
Il faut bien intégrer le fait que cette activité est très encadrée par l’administration, que ce soit pour l’obtention du diplôme, la délivrance de l’agrément ou encore de l’obtention des places d’examen. 
Depuis janvier 2009, les professionnels de l’auto-école sont confrontés au chantier de la réforme du permis de conduire. Objectif de celle-ci : avoir un permis moins long, plus accessible et plus sûr. Ce chantier, qui se déroule sur 3 ans, laisse certains professionnels sceptiques « Sur le terrain, il n’y a rien de nouveau. Quant au permis à 1 euro, il ne produit pas les effets escomptés », estime Jean-Pierre Potin, exploitant d’une auto-école à Fouras, en Charente-Maritime.
Dans les années 1980-1990, gérer une auto-école semblait plus rentable qu’à l’heure actuelle. « Aujourd’hui, on en vit mais on ne peut y faire fortune », estime Jean-Pierre Potin. Pour atteindre la rentabilité, il ne faudra pas trop baisser ses prix. « Les exploitants établissement des tarifs pour obtenir des clients mais bien souvent, ils ne sont pas assez élevés », estime Yan Chanois. « Il faut bien calculer ses coûts et ses tarifs, sinon on risque de mettre la clé sous la porte », renchérit Jean-Yves-Ferron, qui possède une auto-école à Neuilly-sur-Seine (92).
Avant de reprendre, il est bon d’avoir été moniteur quelque temps afin d’avoir une connaissance de la profession. L’aspect contact avec le client est extrêmement important : il faudra faire preuve de beaucoup de patience et de pédagogie…