Malgré la baisse du marché du tabac et la chute du nombre d'établissements, il y a encore de belles affaires à reprendre. Les bureaux de tabac résistent à condition d'être bien implantés, bien diversifiés et bien gérés.

Malgré la baisse du marché du tabac et la chute du nombre d'établissements, il y a encore de belles affaires à reprendre. Les bureaux de tabac résistent à condition d'être bien implantés, bien diversifiés et bien gérés.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 05/05/15
Leur nombre est en diminution depuis une bonne dizaine d’années mais les buralistes figurent encore parmi les premiers commerçants de proximité de France avec 26 000 points de vente implantés sur l’ensemble du territoire. En l’an 2000, ils étaient 35 000. « La chute du nombre de points de vente s’est accélérée à partir de 2002-2003 avec le renforcement de la lutte contre le tabagisme et les hausses de prix du tabac. A cette époque, il y a eu un véritable décrochage en termes de prix entre la France et les pays voisins », explique Philippe Pouthé, directeur juridique de la Confédération des buralistes.

Le marché du tabac est en baisse et cette tendance devrait se poursuivre dans les prochaines années. Un certain nombre de bureaux de tabac situés dans les zones frontalières ont dû mettre la clé sous la porte ; dans ces zones, les buralistes ont beaucoup de difficultés à trouver des repreneurs. Et le prix de vente sera bien souvent inférieur au prix auquel ces affaires ont été acquises.
« Malgré tout, appuie le directeur juridique de la confédération, on constate une bonne résistance des établissements qui restent. A la condition qu’ils soient bien implantés, bien diversifiés et bien gérés. Il y a encore de belles affaires à faire ».
 
Leur statut est bien particulier car les buralistes sont à la fois des commerçants indépendants
et des préposés de l’administration. C’est l’Etat qui délègue la vente du tabac à ces professionnels, dans le cadre d’un monopole (chaque buraliste signant un traité de gérance avec les Douanes). Une particularité qui explique que la profession commercialise aussi des produits réglementés comme les timbres fiscaux, les jeux de la Française des Jeux et du PMU ou encore des produits de la Poste.

Ce sont des entrepreneurs individuels : ils ont l’obligation d’exercer en nom propre ou en SNC (Société en nom collectif) : « Ils peuvent aussi adopter le statut de l’EIRL (Entrepreneur individuel à responsabilité limitée) mais nous ne le conseillons pas au démarrage de l’activité. En revanche, ce statut est plus adapté pour un buraliste, qui a fini de rembourser son emprunt à la banque »,  indique Philippe Pouthé.

Aujourd’hui, les affaires tiennent par la diversité des activités. Les buralistes proposent une large palette de produits et services. Si environ 60 % d’entre eux exercent une activité presse et /ou bar, ils sont devenus des référents sur les produits de la Française des Jeux et la téléphonie mobile. Ils sont bien évidemment en première ligne quant aux nouveaux modes de consommation du tabac, tels que la cigarette électronique.

Leur offre peut s’étendre à la confiserie, papeterie, titres de transport, certains bureaux de tabac vendent même du lait…Mais aussi à des services, tels que dépôt/récupération de colis ou encore le Compte Nickel lancé auprès du grand public depuis février 2014. Aujourd’hui environ 700 buralistes sont agréés « Compte Nickel »et un peu plus de 90 000 comptes ont été ouverts par des particuliers.

Gérer un bureau de tabac nécessite d’être rigoureux, la quantité d’argent manipulée étant très importante, le gestionnaire doit faire preuve prudence. Un dernier conseil pour ceux qui veulent se lancer dans l’aventure : ils devront aimer le contact avec la clientèle et ne pas compter leurs heures. Les bureaux de tabac sont généralement ouverts 7 jours sur 7 avec une grande amplitude horaire. C’est probablement pour cette raison que la plupart des buralistes travaillent en famille…