Si l’aménagement d’intérieur compte de plus en plus d’amateurs en France, il ne suffit pas d’ouvrir une boutique pour réussir. Le succès requiert une vraie sensibilité artistique et une gestion rigoureuse des approvisionnements.

Si l’aménagement d’intérieur compte de plus en plus d’amateurs en France, il ne suffit pas d’ouvrir une boutique pour réussir. Le succès requiert une vraie sensibilité artistique et une gestion rigoureuse des approvisionnements.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 16/10/07
L’histoire d’amour que vivent les Français avec leur intérieur n’est pas prête de s’interrompre. Solidement campée au deuxième rang des préoccupations de nos concitoyens après la famille, la maison fait l’objet de toutes les attentions : “Elle est considérée comme un lieu d’intimité, mais aussi de réception, phénomène amplifié par les 35 heures”, confirme Sabrina Tiphaneaux, responsable du pôle distribution chez Eurostaf.

D’un monde secret, le lieu d’habitation devient un univers élargi aux amis, copains des enfants… Bref, un univers toujours plus accueillant. Toutes les études menées par des spécialistes de la maison confirment cette tendance : “En ces temps difficiles de tensions économiques et de stress, elle est considérée comme le centre du monde par les Français, poursuit l’observatoire Cetelem. Ils y attachent de plus en plus d’importance et sont prêts à consacrer pour son équipement, et notamment la décoration, des sommes plus élevées qu’auparavant.”

Représentant aujourd’hui près de 5,3 milliards d’euros, le marché de la décoration d’intérieur est florissant. Ils sont ainsi nombreux à avoir repéré ce filon, au point que le secteur est désormais fortement concurrentiel. Dans son ensemble, on peut même estimer qu’il est globalement monté en gamme comme en atteste Inès Calisi, installée à Tours depuis 1970 : “Le consommateur est de plus en plus attiré par le haut de gamme et s’oriente sur le design ou style relooké, décrypte-t-elle. On réactualise, par exemple, des fauteuils Louis XIII avec des tissus contemporains.

Pour s’adapter à cette évolution, il faut donc mettre l’accent sur les services : “Il faut être plus pointu. Le salut de l’indépendant passe par là, juge-t-elle. Vu le choix dont ils disposent, les clients veulent être installés chez eux.” Consciente de ne pas se battre à armes égales avec les grands magasins, elle croit pourtant encore à l’avenir des indépendants à condition de savoir se démarquer, de cultiver son propre style.

Le mot d’ordre est simple : il faut être différent des autres : “Il est indispensable d’avoir une vraie ligne éditoriale, choisir sa niche, cultiver une image très forte avec des produits emblématiques et s’y tenir, insiste Vincent Grégoire, chasseur de tendance au sein du pôle art de vivre chez Nelly Rody. Je vois trop de boutiques qui sont dans l’opportunisme. L’erreur est de vouloir faire plaisir à tout le monde.”