C’est une tendance constante depuis plusieurs années, le chiffre du parc de magasins d’optique continue d’augmenter : de 8 000 en 2004, il est passé à 11 000 en 2010. «
C’est un secteur qui ne connaît pas la crise et qui est très soutenu par les complémentaires santé », indique Marie Legrand, chef de groupe optique chez GFK Retail and Technology France. «
Les lunettes sont un produit de première nécessité, les Français ne sont pas prêts d’arrêter d’en acheter. Pendant la crise, ils n’ont pas différé leurs achats, on a tout juste constaté un léger ralentissement », ajoute-t-elle.
« Le métier d’opticien est très spécifique, car il s’agit d’une profession de santé à caractère commercial. De fait, elle est réglementée », tient à préciser Henry-Pierre Saulnier, président de l’Union des opticiens. Syndicat historique de la profession, il regroupe des opticiens indépendants, des opticiens sous enseigne et des groupements.
Pour exercer et ouvrir un magasin d’optique, il faut être titulaire du BTS d’opticien-lunetier délivré par l’Education Nationale. En 2000, il y avait 1 000 opticiens diplômés par an, en 2009, il y en a eu plus de 2 000. Au total, la profession en compte 23 000. Il leur faut donc se partager le gâteau, c’est-à-dire un marché qui pèse 5,3 milliards d’euros TTC, en progression de 3,2 % au premier semestre 2010 par rapport à 2009.
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Ce qui compte beaucoup dans l’exercice du métier, c’est le travail de conseil, qui est très technique », appuie Henry-Pierre Saulnier. La mission de ce professionnel est de délivrer le produit le plus approprié, il se doit de faire essayer les lunettes avant d’effectuer une vente.
« Pour réussir dans ce métier, il faut d’abord un bon emplacement mais également être un bon commerçant et un bon technicien », résume Jean-Marie Roger, opticien depuis 1967 et qui possède 8 magasins, implantés dans Angoulême mais aussi dans de plus petits bourgs. «
Les gens cherchent la proximité, il ne faut pas avoir peur d’aller s’installer dans les campagnes », ajoute-t-il.
Pour les indépendants, l’important sera de miser sur le service. «
Il faut être prêt à se démener pour un client », poursuit François Chevet, opticien dans le XIVème arrondissement de Paris. «
C’est un métier de la santé mais qui devient de plus en plus un métier de mode », ajoute-t-il.
Le réseau de distribution doit maintenant compter avec l’arrivée des sites Internet. «
Leur développement est indéniable, néanmoins leur pois dans le chiffre d’affaires reste difficilement quantifiable », indique l’institut d’études marketing GFK.