Les commerces d’alimentation générale résistent au décrochage général dû à la crise sanitaire. Pour séduire les consommateurs, il convient d’associer qualité des aliments, produits locaux et convivialité. Sans oublier de trouver le bon emplacement.

Les commerces d’alimentation générale résistent au décrochage général dû à la crise sanitaire. Pour séduire les consommateurs, il convient d’associer qualité des aliments, produits locaux et convivialité. Sans oublier de trouver le bon emplacement.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 23/06/21

Dans un contexte économique frappé de plein fouet pour l’épidémie de Covid-19, un secteur semble résister au décrochage général, celui du commerce de détail alimentaire.

Selon les statiques de la FCGA (Fédération des centres de gestion agréés), ce sont les épiceries traditionnelles et magasins de producteurs, qui enregistrent la plus forte hausse d’activité au premier trimestre 2020 : +7,4 %. Loin devant les boucheries charcuteries (+5,7 %), les crèmeries-fromageries (+1,8 %) et les fruits et légumes (+1,5 %).

Ces commerces de proximité tirent leur épingle du jeu et marquent le retour en force des circuits courts sur le marché de l’alimentation. Avec le confinement, les consommateurs ont redécouvert l’offre de leurs fournisseurs les plus proches, souvent des boutiques à taille humaine, qui associent qualité des aliments, produits locaux et convivialité.

Pour ce type de commerce, il s’agit de proposer une offre qualitative plutôt que de chercher à concurrencer la grande distribution au niveau des prix.

Miser sur la formation

Si aucun diplôme n’est nécessaire pour exercer ce métier, il existe un certain nombre de formations obligatoires, telles que le permis d’exploitation s’il y a un espace restauration et que l’exploitant souhaite y proposer des boissons en accompagnement ou encore le permis de vente de boissons alcooliques à emporter. Ensuite différentes formations existent, proposées notamment par le Centre de Formation de la Fédération des Epiciers de France.

L’exploitant devra également respecter les normes sanitaires, notamment le « Paquet Hygiène ». Il s’agit d’un ensemble de règlements européens, qui fixe les exigences relatives à l’hygiène des denrées alimentaires commercialisées. Il devra également respecter les normes en matière de sécurité incendie et d’accessibilité.

Comme pour tous les commerces alimentaires, il est important de bien étudier sa zone de chalandise, de recenser le nombre de passants devant son point de vente et de connaître la densité du quartier dans lequel on souhaite s’implanter.

En cas de reprise d’un fonds de commerce, il faudra procéder à l’évaluation du fonds. Plusieurs méthodes sont possibles : soit une fourchette de valeurs de 50 à 150 fois la recette journalière TTC, soit 25 à 150 % du CA annuel TTC. « Mais cette valorisation peut être revue à la hausse ou à la baisse sur la base d’autres critères comme le potentiel de développement, les travaux, et les investissements à réaliser et la rentabilité de l’affaire », précise Olga Romulus, expert-comptable au sein du groupe Fiducial.

Réfléchir à son positionnement
 

Ceux qui veulent se lancer dans ce métier devront bien réfléchir à leur positionnement et quelle sorte d’épicerie ils envisagent d’ouvrir : traditionnelle, bio, ethnique ou fine ?

Autre tendance : la vente en vrac, c’est-à-dire la vente de produits non préemballés, sans emballage jetable. Ce mode de vente et de consommation durable s’inscrit dans le mouvement du zéro déchet, qui se développe et se démocratise en France depuis quelques années.

Si vous souhaitez fuir les grandes villes et entretenir un lien social, des opportunités existent pour se lancer en zone rurale ou dans les petites villes, qui souffrent de la disparition de commerces. Dans ces cas de figure, l’épicerie aura de fortes chances d’être le seul commerce du village et cumulera les prestations multi-services comme dépôt de pain, relais-colis, distributeur automatique d’argent, journaux, gaz, tabac…