Le nombre de diffuseurs de presse ne cesse de baisser depuis plusieurs années. Pourtant, le nombre de lecteurs se maintient. Les professionnels espèrent une meilleure rationalisation des approvisionnements et une rétribution plus importante pour susciter à nouveau des vocations.

Le nombre de diffuseurs de presse ne cesse de baisser depuis plusieurs années. Pourtant, le nombre de lecteurs se maintient. Les professionnels espèrent une meilleure rationalisation des approvisionnements et une rétribution plus importante pour susciter à nouveau des vocations.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 25/05/07
Avec 5 000 disparitions en 10 ans en solde net, dont 1 000 fermetures par an depuis 3 ans,  la profession est dans un état de souffrance réelle. Concurrence des “gratuits”, crise du lectorat, recul des ventes, encombrement provoqué par les produits “hors presse” : les raisons sont nombreuses pour l’expliquer.

Une situation en grande partie imputable au développement de l’offre, alors que les ventes stagnent et que la diffusion baisse : “La presse peut ne pas coûter cher à fabriquer, précise Gérard Proust de l’UNDP. L’accès à la distribution est, en outre, dérisoire. Tout conduit à une explosion des titres”. En 2006, on dénombre 5 600 références dont 1 800 nouveautés sur les deux dernières années. Le problème est que cette évolution est subie par les professionnels puisque les diffuseurs de presse sont liés par un contrat aux dépositaires de presse, ou grossistes (au nombre de 190).

Ils sont ainsi forcés d’accepter les publications qui leurs sont confiées même si 20 % des titres assurent à eux seuls 80 % du chiffre d’affaires. En moyenne, un magasin doit avoir 2000 titres : “Cette avalanche de références décourage à la fois le consommateur, qui ne sait plus où donner de la tête parmi cette offre surabondante, et les marchands qui passent trop de temps à gérer le stock« , explique Gérard Proust. Une offre pléthorique, si l’on y ajoute les produits annexes, comme le multimédia, mais qui s’avère bien souvent… insuffisante à cause d’une rémunération au rabais.

En moyenne, le taux de commission net pour la presse est de 15,5 % ce qui nécessite de faire beaucoup de volume pour réaliser un chiffre correct. Préoccupée par le problème, l’UNDP a engagé depuis l’été dernier un processus de réflexions et de propositions portant sur deux axes. Le premier concerne la rationalisation des approvisionnements. Il s’agit de trouver un assortiment plus cohérent, adapté à un potentiel de vente. Une notion de plafonnement des exemplaires est également à l’étude.

Par ailleurs, un nouveau principe se met en œuvre à propos de la rémunération : “La règle, c’est l’égalité, indique Gérard Proust. Selon son degré de spécialisation, le diffuseur recevra des rémunérations variables : plus son offre sera large, plus elle sera importante”. Concrètement, les commissions pourraient varier de 10 % pour les magasins proposant de 50 à 150 titres à 20-25 % pour ceux qui proposent l’offre la plus conséquente.