Dans un univers très concurrentiel, le fleuriste indépendant doit proposer des produits de qualité et déployer sa fibre artistique. Face à la réduction des budgets, il doit faire preuve de réactivité et de créativité tout en gardant intacte sa passion.

Dans un univers très concurrentiel, le fleuriste indépendant doit proposer des produits de qualité et déployer sa fibre artistique. Face à la réduction des budgets, il doit faire preuve de réactivité et de créativité tout en gardant intacte sa passion.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 04/02/13
En stagnation, le nombre de fleuristes dans l’Hexagone se chiffre à 14 500, qu’ils soient artisan fleuriste ou distributeur. « Les clients font très rapidement la différence entre des deux catégories », estime Joseph Hocine, responsable d’animation au sein de la Chambre syndicale des Fleuristes d’Ile-de-France. Il s’agit d’un secteur composé en grande partie d’indépendants : les franchisés ne représentant qu’environ 8 % du nombre des points de vente.
Activité saisonnière s’il en est, le fleuriste accompagne tous les moments de la vie : de la naissance au deuil en passant par le baptême, le mariage, les communions. « Il faut savoir créer le besoin entre ces périodes », avance Isabelle Brochin, à la tête de 3 boutiques : deux à Carrières sous Poissy et une troisième à Poissy.
Le secteur se trouve aujourd’hui au cœur d’une concurrence intense et multiple : ventes en ligne, grandes surfaces, traiteurs, wedding planeur (organisateur de mariage), ateliers floraux …La plus forte émanant des grandes surfaces, notamment à Noël avec les ventes de sapins ou encore à la Toussaint avec les chrysanthèmes. Dans ce contexte, le commerçant n’a qu’une seule alternative : proposer un travail de valeur et sortir par le haut : « Nous devons proposer des produits de qualité. Etre avant-gardiste et originaux. Chaque enseigne doit trouver son positionnement, il y a de la place pour tout le monde », estime Isabelle Brochin.
Après deux années de baisse (2009 et 2010), 2011 a sonné le retour d’une évolution positive pour les professionnels de ce secteur mais avec une très faible croissance du chiffre d’affaires : +0,2 % selon les chiffres publiés par la FCGA (fédération des centres de gestion agréés). Mais cette légère embellie n’a pas duré car 2012 a été de nouveau difficile. « Globalement, le secteur est à -10 %, avec parfois des baisses à -30 % », indique Joseph Hocine.
Dans ce contexte de crise, les ventes de fleurs à la pièce sont en progression, de même que les petites compositions. Face à la baisse de certains budgets, c’est justement par la diversité de ses activités que le commerçant peut s’en sortir.
Le chiffre d’affaires moyen d’un fleuriste tourne autour de 150 00 euros, très précisément 153 000 euros en 2011, « ce qui est très faible », estime Joseph Hocine.
L’effectif moyen est de 1,8 salarié en moyenne, il s’agit d’un univers très féminisé, à 80 %, que les femmes soient salariées ou chefs d’entreprise. Il n’est pas rare de voir une fleuriste seule dans sa boutique. C’est le cas d’Aude Anglaret, qui gère en solo son magasin « Aude Rose », à Suresnes, un fonds de commerce qu’elle a repris pour 85 000 euros il y a 3 ans.
Gérer rigoureusement ses achats et ses stocks est une des clés du succès du métier de fleuriste. Mieux vaut acheter peu et souvent afin de limiter les pertes. Pour les fleurs coupées, les achats se font généralement tous les deux jours ou deux fois par semaine et pour les plantes vertes 1 fois par quinzaine. Le fleuriste aura la possibilité de se faire livrer ou de se rendre sur des marchés de gros. Ainsi Isabelle Brochin pratique les deux formules : elle se fait livrer et se rend à Rungis le jeudi parfois 2 à 3 fois par semaine « afin de coller aux fluctuations du marché ».