Avec une activité qui rebondit en 2021, les fleuristes ont su s’adapter au contexte de la crise sanitaire. Ils profitent de l’engouement des Français pour les fleurs et les plantes, en s’appuyant sur leur image de spécialiste et de commerçant de proximité.

  Avec une activité qui rebondit en 2021, les fleuristes ont su s’adapter au contexte de la crise sanitaire. Ils profitent de l’engouement des Français pour les fleurs et les plantes, en s’appuyant sur leur image de spécialiste et de commerçant de proximité.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 28/06/22

Pour les 13 225 artisans fleuristes de France, 2021 constitue une année exceptionnelle. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 25,6 % après des chiffres négatifs en 2020 (-5,9 %), ils réalisent la meilleure performance de l’année des petites entreprises de l’artisanat et du commerce, selon l’enquête annuelle de la FCGA (Fédération des centres de gestion agrées), réalisée en partenariat avec Banque Populaire.

Toujours selon la FCGA, chaque tranche de chiffres d’affaires présente une forte croissance. Les petites structures qui réalisent moins de 115 000 € de CA affichent une évolution de + 18,2 %. A l’opposé, celles qui sont à plus de 350 000 € profitent d’une hausse très marquée de + 30 %.

Ces bons résultats démontrant que les fleuristes ont su s’adapter au nouveau contexte induit par la pandémie et ont repris possession de leur métier grâce à leur savoir-faire et la combinaison de nouvelles pratiques commerciales (drive, click and collect, livraison à domicile…) « Il s’appuient pour cela sur leur image de spécialiste et de commerçant de proximité » », estime la FCGA.

Des commerces "essentiels"

« Nous avons eu la chance d’être reconnus comme des commerces "essentiels" pendant les confinements, ce qui nous a permis de nous maintenir à des niveaux d’activité acceptables », explique Farell Legendre, président de la Fédération française des artisans fleuristes (FFAF), et fleuriste dans le 15ème arrondissement de Paris.

La fédération compte 3 000 membres sur les 13 000 fleuristes actuellement  recensés, tous réseaux confondus. Les réseaux de franchise regroupent entre 6 à 8 % des entreprises, et 5 000 fleuristes exploitent seuls leur commerce.

Cette bonne tenue de la profession peut s’expliquer par le dynamisme du marché des végétaux. Selon le panel consommateurs Kantar pour Val 'Hor et FranceAgriMer, le montant des dépenses des Français en végétaux a bondi de près de 13 % par rapport à 2020.

La part respective des différents circuits d’achats est relativement stable par rapport à 2020 : «  Le fleuriste demeure de loin le premier lieu d’achat des végétaux d’intérieur mais continue de perdre du terrain en termes de volumes achetés au profit de la grande distribution », soulignent les auteurs de l’étude.

L’importance accordée à l’origine française se renforce aussi avec la crise, dans un souci de soutien à l’économie locale et d’achat engagé.

Un métier de passionné

Être fleuriste est un métier de passionné dans lequel il ne faut pas compter ses heures et où il convient de faire preuve de créativité pour composer des bouquets.

Le métier consiste à acheter des fleurs, les préparer, les couper, les nettoyer et enfin les vendre. Il faut également comprendre et satisfaire les attentes et le budget du client.

Inscrit au répertoire des métiers depuis 1986, ce professionnel est considéré comme un véritable artisan. Son savoir-faire s’exerce en toute saison et pour toutes les circonstances de la vie : réception, fêtes, baptêmes, mariages, anniversaire, décès…

Aucun diplôme n’est exigé pour exercer ce métier, mais il est vivement conseillé d’avoir suivi une formation (CAP, BP, BM…)

L’installation peut s’effectuer par la création ou la reprise d’un fonds de commerce. « Entre 200 et 300 fonds se vendent chaque année », estime le président de la fédération française des artisans fleuristes. Celui constate un regain d’intérêt pour les petites surfaces, des petites boutiques "bijoux" notamment chez les jeunes fleuristes qui s’installent.

La concurrence étant bien présente dans ce secteur, les fleuristes ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers afin d’être force d’innovation et pouvoir se démarquer.