On les croyait finis mais ils ont regagné des parts de marché avec les années de crise. Les garagistes indépendants ont des atouts à faire valoir, notamment en termes de prix et de service. A condition de se former et d'investir.

On les croyait finis mais ils ont regagné des parts de marché avec les années de crise. Les garagistes indépendants ont des atouts à faire valoir, notamment en termes de prix et de service. A condition de se former et d'investir.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 09/11/15
Que ce soit en termes de taille d’entreprise, de statut ou de prestations réalisées, le métier de garagiste recouvre aujourd’hui des réalités bien différentes. 40 % des garages sont des petites structures, qui comprennent de 1 à 3 salariés. Certains font partie de réseaux constructeurs, d’autres sont affiliés à des garages de type A.D, Top Garage… Ou alors ils peuvent être complètement indépendants.

C’est le cas d’Yves Bevand, qui a créé son atelier de maintenance automobile, il y a trente ans à Martignat, près de Nantua dans l’Ain. « Je suis totalement indépendant (MRA) et fier de l’être. Je ne suis ni agent de marque, ni membre d’un réseau », revendique celui qui a pour spécialité d’être électricien automobile.

Quant aux activités pratiquées par un garage, ce sont principalement de la réparation/entretien, de la vente de véhicules d’occasion, qui génère de la marge, et de la vente de véhicules neufs, si celui-ci est agent de marque.

Pour les professionnels de ce secteur, la vente est importante car elle permet d’alimenter l’atelier et ainsi de fidéliser une clientèle. « Pour nous, la vente V.O/V.N apporte un complément, même si ce n’est pas l’activité principale », commente Marie-Françoise Berrodier, qui a repris, avec son mari, le garage de ses beaux-parents en 1996. Avec 9 salariés, il propose différentes prestations : atelier mécanique, atelier carrosserie, station-service et dépannage. Au total, l’affaire réalise un chiffre d’affaires de 1,7 million en 2014. « La station-service nous prend du temps et demande une gestion rigoureuse, mais cela nous apporte un brassage de clientèle », témoigne-t-elle.

Alors que les réseaux de marques des constructeurs perdent des parts de marché, l’activité est en plein boom pour les multimarques. « Tout le monde s’est trompé, reconnait Aliou Sow secrétaire général de la FNAA (Fédération nationale de l’artisanat automobile). Alors qu’on les croyait finis il y a quelques années, les indépendants ont regagné 8 points de parts de marché. Les consommateurs ont fait des choix, surtout en temps de crise, car ils sont moins onéreux. D’autant qu’ils se sont formés et se sont équipés ».

Yves Bevand peut en témoigner : « Je n’ai pas souffert de la crise. Avec un chiffre d’affaires, qui tourne autour de 400 000 euros, mon activité est stable depuis de nombreuses années », indique-t-il.

Entreprises de proximité, ils enregistrent auprès des consommateurs le taux de satisfaction le plus élevé. Pour les aider, les syndicats professionnels mettent à leur disposition un certain nombre d’outils d’aide à la vente, de gestion et techniques.

Une chose est sûre : le métier est de plus en plus technique. Le niveau général s’est élevé, le professionnel doit trouver de l’information sur Internet, savoir lire des schémas électriques. Aujourd’hui, être un bon mécanicien ne suffit plus. « Une voiture aujourd’hui, c’est un ordinateur. C’est l’évolution du métier, il y a toujours eu des adaptations à faire, donc on les faits, commente Yves Bevand. Les véhicules sont équipés de calculateurs, il y en a plus de 50 dans chaque voiture, qui communiquent entre eux et interfèrent ».

Sachant que les voitures vieillissent de mieux en mieux et sont plus fiables qu’avant. Aujourd’hui, l’âge moyen d’un véhicule est de 9 ans. Certains problèmes comme ceux liés à la corrosion ont disparu, de même que certaines interventions (le changement d’huile en été et en hiver…) En revanche, les évolutions concernant l’assistance et la sécurité ne cessent de se renouveler.