Le métier de fleuriste a considérablement changé en 20 ans. Réservé à des professionnels, il requiert une sensibilité et un goût pour l’esthétisme avéré. Découverte d’un univers où le romantisme a encore du sens.

Le métier de fleuriste a considérablement changé en 20 ans. Réservé à des professionnels, il requiert une sensibilité et un goût pour l’esthétisme avéré. Découverte d’un univers où le romantisme a encore du sens.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 11/04/07
Les fleurs sont, invariablement, associées aux différentes étapes de la vie. Naissance, baptême, mariage, décès sont autant d’occasions pour acheter des fleurs. Et c’est bien là le principal atout de ce métier : « Même dans les pires années, il s’est toujours vendu des fleurs car elles sont intimement associées à des éléments de la vie » observe Pascal Mutel, fleuriste à Paris.

Reste que la profession a changé : « La clientèle est plus exigeante. Il y a une mode florale qui évolue et les chalands en demandent toujours plus : on est passé de 15 à 70 variétés différentes de fleurs »  poursuit-il. Cette réalité n’est plus tout à fait vraie au dires de Catherine Paucod, installée à Rouen depuis 1975 : « Les attentes ont changé, les clients veulent toujours plus de nouveautés : la plante seule, ou les fleurs au détail, ne se vendent plus, constate-t-elle. Nous devons suivre la mode et avoir un avis sur la décoration intérieure ».

Revers de la médaille, la mutation de cette demande a comme conséquences d’alourdir la charge de travail. Même s’il n’est pas indispensable de disposer du C.A.P ou du B.P de fleuriste pour racheter un fonds de commerce, il n’en demeure pas moins vivement conseillé d’appréhender le métier sérieusement : « Tout le monde peut vendre des fleurs mais être fleuriste, ça s’apprend, avertit Robert Farcy de la Fédération qui conseille même à ceux déjà installés de suivre des cours de formation continue afin de parfaire leur savoir. C’est un métier très évolutif qui requiert certains dons artistiques. Il faut se tenir à la page« .

Il est, d’autre part, conseillé de passer par plusieurs maisons avant de se lancer à son propre compte. Car le fleuriste actuel ne doit pas ménager sa peine pour s’en sortir : « C’est un métier difficile car on est debout tout le temps. Il faut, en outre, être ouvert au moins 6 jours sur 7, le dimanche pour ceux qui sont proches d’un boulanger ou d’un boucher, et proposer une amplitude d’horaires importante« suggère le président de la Fédération.

Pour faire face aux enseignes qui disposent d’arguments persuasifs, il convient de soigner l’agencement de la boutique, de valoriser le savoir-faire, notamment en ne lésinant pas sur la formation du personnel, et s’inscrire dans l’air du temps.

Les services sont également un atout à développer pour l’indépendant : « Le fleuriste doit être capable de livrer dans les délais souhaités par le client » recommande Pascal Mutel.  « Nous livrons, entretenons les jardineries, conseillons en décoration chez le particulier, pour les mariages, les réceptions, approuve Catherine Paucod. C’est un complément nécessaire qui rend, en sus, le métier plus intéressant. »