Naguère rudimentaires, les chambres d'hôtes et gîtes se professionnalisent à la faveur d'une demande croissante des Français, friands de ce mode de logement. Au point qu'ils sont de plus en plus nombreux à stopper leur activité pour y consacrer tout leur temps. Mais attention, recevoir chez soi n'est pas une sinécure…

Naguère rudimentaires, les chambres d'hôtes et gîtes se professionnalisent à la faveur d'une demande croissante des Français, friands de ce mode de logement. Au point qu'ils sont de plus en plus nombreux à stopper leur activité pour y consacrer tout leur temps. Mais attention, recevoir chez soi n'est pas une sinécure…
Par Sophie MENSIOR -  
Le 30/06/08
On comptabilise environ 165 000 meublés classés et 65 000 chambres d’hôtes en France. Aux dires des experts interrogés, on est plus sur une tendance de fond qu’un phénomène de mode. Reste que cette ferveur, traduite par des chiffres en progression constante, recouvre de grandes disparités de fonctionnement et de rentabilité. Si pour certains, la plupart même, l’activité représente un revenu d’appoint, pour d’autres, en revanche, elle constitue l’essentiel, voire l’exclusivité, de leurs rémunérations.

Les motivations ne manquent pas pour franchir le pas. L’ouverture d’un gîte ou de chambres d’hôtes peut correspondre à vos attentes, à condition de ne pas perdre de vue l’aspect fondamental de l’activité, la rentabilité. Même si votre taux de remplissage est excellent et vos tarifs assez élevés, ce sera le plus souvent sans commune mesure avec vos émoluments antérieurs. La mise en garde est nécessaire afin d’éviter les désillusions que le tourisme vert provoque, malgré lui.

Il n’en demeure pas mois possible d’en vivre correctement si vous avez appréhendé votre projet comme une création d’entreprise à part entière. Ouvrir un gîte rural ou une chambre d’hôte requiert une importante trésorerie, pour l’acquisition du domaine, mais aussi, et surtout, pour son adaptation aux besoins d’une clientèle toujours plus exigeante.

Attention, toutefois, à bien vous différencier de l’hôtel : « Même si la motivation économique est légitime, il faut surtout et avant tout avoir celle de l’accueil« , insiste Clotilde Mallard, de la Fédération des gîtes de France, qui encourage les candidats à l’installation à tester la formule en tant que client et à discuter avec des propriétaires pour mieux appréhender la réalité.

Bénéficier de la renommée d’un tel réseau n’est évidemment pas négligeable. Consciente d’être aujourd’hui sous les feux des projecteurs par l’attractivité et la couverture médiatique dont les chambres d’hôtes font l’objet, la Fédération veille à ne pas agréer à tout va. Une précaution indispensable pour ne pas galvauder le concept.

Limité à un nombre maximal de cinq chambres pour une capacité d’accueil de 15 personnes, le propriétaire être prévenant et disponible, ni trop distant ni trop envahissant. L’accueil doit être personnalisé et chaleureux afin que les hôtes se sentent chez eux. Car c’est précisément dans cette originalité que réside la force des chambres d’hôtes.