Si son métier est très règlementé, le buraliste tend à devenir un commerçant comme les autres. Le tabac constitue de plus en plus un produit d’appel, et les débitants cumulent d’autres sources de revenus : jeux, presse, mais aussi téléphonie mobile, confiserie…

Si son métier est très règlementé, le buraliste tend à devenir un commerçant comme les autres. Le tabac constitue de plus en plus un produit d’appel, et les débitants cumulent d’autres sources de revenus : jeux, presse, mais aussi téléphonie mobile, confiserie…

Par Sophie MENSIOR -  
Le 21/12/09
Aujourd’hui la vente au détail des tabacs est régie par l’administration des Douanes et droits indirects (ministères des Finances), chargée de l’implantation et de la gestion des buralistes. Ils ont un statut particulier : celui des préposés de l’administration. En effet, ce sont des commerçants exerçant une fonction d’agent public en tant que distributeur. « Le buraliste est à la fois commerçant indépendant et un préposé des douanes », commente Patrick Guenault, propriétaire d’un bar-tabac, à Gennevilliers (92).
Les buralistes signent avec les douanes un contrat de gérance, ce dernier comporte des droits mais aussi des obligations. Par exemple, en contrepartie de l’exclusivité de la vente de tabac, ils sont tenus de vendre des timbres fiscaux et postaux et de régler une redevance. Leur rémunération est constituée d’une remise sur la vente de chaque produit du tabac.
Depuis plusieurs années, il n’y a plus d’ouverture de bureaux de tabac, l’heure est même à la diminution de leur nombre. Pour pratiquer ce métier, il va donc falloir reprendre le fonds d’un débitant, qui exerce son métier depuis au moins 3 ans, et les douanes doivent donner leur accord. Parmi les conditions requises pour la reprise :  avoir 33 % d’apport personnel. « J’en conseille plutôt d’en avoir 50 %, car il faut se garder une marge de manœuvre surtout si l’on n’est pas du métier », estime Cyrille Geiger, qui gère un bureau de tabac, sur les Grands Boulevards à Paris. Il faudra également suivre une formation obligatoire, d’une durée de 3 jours.
Autre composante du métier : le prix du tabac est fixé par l’Etat. Dernier changement en date : le 9 novembre 2009, où le prix des cigarettes a augmenté de 6 %. Depuis les années 2003/2004, qui ont connu une forte hausse (près de 20 % par an), la baisse des achats en volume s’est accentuée. Et les buralistes ont été confrontés à une baisse de fréquentation de leurs établissements
Pour compenser cette situation, ils ont dû proposer d’autres produits à la vente. On va trouver des bars-tabacs, des tabacs-presse-jeux ou encore des bars-tabacs-presse-jeux. « A l’heure actuelle, le tabac représente environ 45 à 50 % du chiffre d’affaires d’un bureau de tabac », commente Gérard Bohelay, président de la Fédération des buralistes de l’Ile de France.
Les buralistes se sont mis à la vente additionnelle, telles que la confiserie, la téléphonie, les petits achats d’impulsion. Autres pistes de diversification possibles : la vente à emporter, les photocopies, le développement photo…