Dans un contexte difficile pour l’habillement, le secteur de la chaussure semble tirer son épingle du jeu. Pour ceux qui veulent se lancer, il y a des opportunités à condition de bien cibler sa ville et son emplacement sans oublier de connaître les bases du métier.

Dans un contexte difficile pour l’habillement, le secteur de la chaussure semble tirer son épingle du jeu. Pour ceux qui veulent se lancer, il y a des opportunités à condition de bien cibler sa ville et son emplacement sans oublier de connaître les bases du métier.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 13/05/16
Une exception, c’est bel et bien la situation du marché de la chaussure puisqu’elle est la seule profession du secteur de l’équipement de la personne, durement touché depuis 2008, à afficher des résultats positifs. Tout d’abord, ce marché maintient son chiffre d’affaires en 2014 (qui s’élève en moyenne à 232 000 euros), en croissance de +0,1 % par rapport à 2013. Mieux encore : le résultat courant brut se redresse de +1,4 % en 2014 après avoir plongé de 6,3 % en 2016, selon les chiffres publiés par la FCGA (Fédération des centres de gestion agréés).

Un marché dynamique


Comment se structure ce marché aujourd’hui ? On dénombre environ 4 000 entreprises et 6 000 points de vente indépendants, représentés au sein de la FDCF (Fédération nationale des détaillants en chaussures de France). « La disparition des points de vente est souvent compensée par une création », indique son président Philippe Daquai. « Des affaires vieillissantes d’une certaine taille disparaissent mais ce n’est pas désastreux. De façon générale, le marché est dynamique. C’est le moment de se lancer ».

Les détaillants doivent faire face à une concurrence qui s’est intensifiée et diversifiée. Ainsi ceux-ci représentent 15 % des ventes selon le bilan économique 2014/2015 de la Fédération française de la chaussure. Ce sont les magasins de sport qui arrivent en tête (23 % des ventes), suivi par les succursalistes GSS (Grande surface spécialisée) avec 18,5 % des ventes, les chaînes de magasin (16 %), puis la vente à distance (11 %), les magasins d’habillement (7,5 %), les grandes surfaces alimentaires (5,5 %) et les grands magasins (2 %).

Financer le stock


« Internet ne représente que 6 % du chiffre d’affaires en France, contrairement à d’autres pays où cette part est plus importante, comme en Allemagne, où elle est de l’ordre de 10à 12 %, ou en Norvège, où elle atteint 30 % », indique Philippe Daquai. Certains commerçants indépendants ont par ailleurs développé leur propre site de vente en ligne, en s’appuyant sur le stock de leurs magasins comme Bessec Chaussures en Bretagne ou Jef Chaussures.

Que faut-il savoir pour se lancer dans ce domaine ? « L’investissement moyen est important d’environ 100 000 euros pour financer le stock, qui constitue le plus gros poste, le pas de porte, les aménagements… », déclare Philippe Daquai, qui reste optimiste. « Il y a de la place pour tout le monde, estime-t-il, car il y a suffisamment de produits à vendre. Il y a encore des créations et des belles réussites ».
Pour bien s’en sortir, le préisent de de la FDCF estime qu’il faut dégager 200 000 euros de chiffre d’affaires par personne et par an.

Des initiatives de click and collect


Quelle taille de ville cibler pour une installation rentable ? Tout dépend du concept, que l’on souhaite proposer (homme, femme, enfant, généraliste). « Il est plus facile d’être spécialiste femme que spécialiste homme, dans ce cas, il faut une commune d’au moins 80 000 habitants », appuie Philippe Daquai.
Si l’on ne souhaite ne faire que de l’enfant, l’entreprise sera difficile dans les villes de moins de 50 000 habitants, il est conseillé de cibler les grandes villes afin d’avoir une taille de marché suffisante.

Ce métier évolue, comme les autres secteurs du commerce, et les initiatives comme celle de la marque Kickers, qui propose le click and collect (je commande en ligne et je vais chercher mon produit en magasin…) sont à suivre. En tout cas, elle a l’air pour l’instant de recueillir l’assentiment des détaillants…