Même s’il n’y a souvent personne dans la boutique, une laverie libre-service, cela ne marche pas tout seul ! L’exploitant devra y consacrer beaucoup de temps et faire preuve de débrouillardise. Pour vivre de cette activité, il devra acquérir au moins quatre établissements.

Même s’il n’y a souvent personne dans la boutique, une laverie libre-service, cela ne marche pas tout seul ! L’exploitant devra y consacrer beaucoup de temps et faire preuve de débrouillardise. Pour vivre de cette activité, il devra acquérir au moins quatre établissements.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 04/11/13
« Un certain nombre de laveries sont à vendre en ce moment », déclare Christine Balmont, présidente de l’Association française des laveries (AFL), qui regroupe 150 adhérents, soit entre 400 et 500 laveries. Les raisons à ce phénomène : un décret paru en 2012, qui impose de nouvelles normes de sécurité pour le matériel.  Certains acheteurs, qui n’étaient pas au courant de ces nouvelles dispositions se sont retrouvés avec du matériel non conforme. Et du coup cherchent à les revendre…
« Beaucoup de gens se sont lancés dans ce secteur en imaginant que les laveries marchaient toutes seules sans en mesurer les contraintes », renchérit Hervé Fel, vice-président de l’AFL et gérant de la SARL Lavomatic, qui regroupe 8 laveries. D’où un certain nombre de reprises et de cessions, sur un marché, qui compte environ 4 500 boutiques.
Outre l’état général du matériel, lorsque l’on souhaite reprendre une laverie, il faudra regarder son emplacement. La boutique devra être située dans des zones à forte densité de population. « Il est conseillé de pouvoir stationner à proximité », ajoute Christine Balmont.
Avant de lancer dans une reprise, il faudra étudier le chiffre d’affaires de l’établissement convoité. Une laverie qui tourne correctement réalise environ 35 000 euros de chiffre d’affaires par an en moyenne, selon les données communiquées par l’AFL ; il faut savoir qu’un fonds de commerce de laverie s’évalue généralement à un an de chiffre d’affaires.
En outre, un certain nombre de postes sont à regarder de près. Tout d’abord le loyer qui sera souvent élevé dans les grandes villes. Puis les charges les plus importantes seront la facture d’eau et celle d’énergie (électricité et gaz). Ces deux postes représentent chacun entre 10 et 15 % du chiffre d’affaires. Attention, le prix du m3 d’eau peut varier selon les villes.
D’autres charges sont également à prévoir : les pièces détachées et le dépannage, les réparations pour cause de vandalisme, le téléphone, l’ADSL (pour la vidéo-surveillance), la femme de ménage (mais on peut aussi le faire soi-même) sans oublier les impôts, les assurances, la taxe professionnelle…
Si l’on désire vivre de cette activité, posséder une seule laverie ne suffit pas, cela va représenter un complément de salaire. Bien que certains exploitants possèdent plusieurs laveries, la moyenne détenue par exploitant se situe entre une et deux unités.  Pour le site www.odysoft.fr, cabinet de recrutement spécialisé en blanchisserie et en pressing « une personne désirant vivre de cette activité devra acquérir ou créer au moins quatre laveries, ce qui représente un investissement conséquent mais aussi un travail à plein temps. »
Car il ne faut pas croire l’idée reçue selon laquelle « une laverie, ça marche tout seul !« En général il n’y pas de personnel dedans mais la situation évolue, et dans certains établissements on trouve maintenant des hôtesses.
En fait, il faut s’occuper de la laverie, même beaucoup. Entre les interventions pour mauvaises manipulations et les pannes, il est indispensable d’y passer plusieurs fois par semaine, voire tous les jours.
Si aucun diplôme n’est requis pour ouvrir ce type d’ébalissement, l’exploitant devra être débrouillard et bricoleur. « Il faut savoir manier un tournevis, estime Christine Balmont. Si l’on appelle un technicien pour enlever une chaussette coincée dans une machine, cela risque de coûter cher ».