Confronté à une concurrence exacerbée et à des clientes qui surveillent leurs dépenses, le coiffeur, acteur du commerce de proximité, doit déployer ses qualités d’accueil et de contact.

Confronté à une concurrence exacerbée et à des clientes qui surveillent leurs dépenses, le coiffeur, acteur du commerce de proximité, doit déployer ses qualités d’accueil et de contact.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 21/03/11
Avec ses quelques 66 000 établissements qui reçoivent chaque jour près d’un million de clients, la coiffure fait figure d’acteur majeur du commerce de proximité. La notion d’établissements recouvre à la fois les salons (entre 56 000 et 60 000) et l’activité de coiffure à domicile, qui a véritablement explosé puisqu’elle a plus que doublé en 10 ans. Ce sont généralement des anciens salariés qui démarrent cette activité sous le statut de l’auto-entrepreneur. S’installer à domicile nécessitera un budget de 5000 euros, en salon indépendant 50 000 et en franchise 100 000 euros, que ce soit en reprise ou en création.
Le nombre de points de vente continue légèrement de grossir, avec environ 300 à 400 nouveaux salons par an, alors que le marché ne se développe plus. « De plus en plus d’acteurs se partagent un marché stagnant », commente Isabelle Roy, directrice du service qualité et développement économique à la Fédération nationale de la coiffure (FNC).
Si l’on analyse le paysage des salons de coiffure, on constate que 90 % d’entre eux sont des indépendants et 10 % des franchisés, ce qui représente 6 000 points de vente.
Face à cette offre nombreuse, les clients sont plus exigeants sur le prix et sur la qualité de service. Ils cherchent un lieu sympathique et une équipe accueillante et n’hésitent pas en changer, ils sont devenus zappeurs. Les femmes passent aussi moins de temps chez le coiffeur : avant elles s’installaient pour l’après-midi, maintenant elles cherchent de la rapidité et ne veulent plus attendre.
Autre évolution de comportement : avec la crise économique, les clientes espacent leurs visites et font attention à leurs dépenses. « Avant les clientes venaient faire une coloration par mois, aujourd’hui c’est tous les 2 mois », confirme Alain Portier, gérant du salon Coiffure Ald’In’ à Cognac.
Lorsque l’on opte pour une reprise d’un salon, -en 2 010 il y en a eu 1 600 en France-, il faut procéder à l’évaluation de l’établissement. « Nous sommes contre le simple ratio du CA TTC, il n’a aucune signification dans la coiffure », estime Isabelle Roy (FNC). Ce ratio étant généralement compris entre 50 et 120 % du CA annuel TTC. Ainsi la Fédération nationale de la coiffure a travaillé avec le groupe d’expertise-comptable Fiducial afin de mettre au point une méthode d’évaluation, qui combine plusieurs éléments allant au delà des seules données comptables. Tels que l’audit du local, du matériel, de la vétusté ou encore l’audit social…