Confrontées à une forte concurrence et un pouvoir d’achat en berne, les boutiques de cadeaux-souvenirs doivent se démarquer. Elles peuvent miser sur le haut de gamme, coller à l’actualité tout en proposant des prix abordables.

Confrontées à une forte concurrence et un pouvoir d’achat en berne, les boutiques de cadeaux-souvenirs doivent se démarquer. Elles peuvent miser sur le haut de gamme, coller à l’actualité tout en proposant des prix abordables.
Par Sophie MENSIOR -  
Le 01/09/14
Rapporter dans ses bagages des petits cadeaux-souvenirs reste un plaisir pour les touristes et vacanciers…Mais ce secteur souffre lui aussi de la crise, les consommateurs ayant tendance à réduire leurs dépenses. Selon les derniers chiffres disponibles communiqués par la Fédération des centres de gestion agréés  dans son étude « Chiffres et commentaires 2013 », 2012 a été une année particulièrement dure, qui a confirmé les difficultés de ce marché  en pleine mutation, notamment au niveau des modes d’achat.

Il est vrai que la vente de souvenirs a changé de même que le profil de la clientèle : « Nous avons beaucoup d’étrangers, surtout des japonais. Les Français sont nos plus petits clients », indique Noëlle Poignant, qui gère une boutique dénommée « Le Dauphin », au Mont Saint-Michel, haut-lieu touristique s’il en est. Parmi sa clientèle figurent des pays émergents, tels que russes et brésiliens. En grande partie, les achats effectués restent des petits souvenirs classiques, tels que certes postales, boules de neige, cendriers. Son panier moyen est d’environ 30-40 euros.

Si évoluer sur ce marché s’avère difficile, tous ne rencontrent pas de difficultés, et voient, bien au contraire leur chiffre d’affaires augmenter. C’est le cas de Per-Iann Fournier, qui a su s’adapter, avec sa boutique « Au roi de Bretagne », implantée à Brest. Comment ? En proposant une offre diversifiée tirant vers le haut de gamme. « Ma sélection est très stricte, je ne propose que des produits haut de gamme. Chez moi, pas de Made in China », raconte-t-il. « Nous subissons une concurrence extrêmement forte de la grande distribution, qui est très active ».

Autre facteur de concurrence : Internet, mais qui arrive loin derrière la grande distribution. Les vendeurs à la sauvette, qui sévissent dans certains endroits, peuvent aussi faire du tort aux points de vente.

« Il ne faut pas hésiter à coller à l’actualité identitaire de sa région », estime Per-Iann Fournier, en annonçant la meilleure vente textile depuis quelques mois : le fameux bonnet rouge et les tee-shirts sur ce thème.

Se démarquer des boutiques traditionnelles que l’on peut rencontrer dans la capitale, c’est aussi la stratégie de la boutique « Les Parisettes », lancée il y a trois ans. « Cela me désespérait de voir les magasins de la rue de Rivoli, qui proposent tous la même chose. C’est pourquoi nous avons décidé de créer ce concept d’objets un peu chics, plutôt fabriqués en France, autour du thème de Paris », souligne Maryse Bazzoli, une des fondatrices des Parisettes.
Les deux points de vente situés entre Beaugrenelle et la Tour Eiffel, sont complétés par une boutique en ligne. « Il est indispensable d’avoir un site Internet », estime la fondatrice du concept. « Les touristes individuels dépensent entre 15 et 20 euros », mentionne-t-elle.

Si leur activité a souffert en 2013, elle se présente mieux en 2014 : l’an passé, le chiffre d’affaires était de 120 000 euros, l’objectif est d’atteindre les 200 000 € à la fin 2014. Et les deux associées ne manquent pas de projets et d’idées pour développer leur affaire.
La marque va être redistribuée dans d’autres boutiques à Paris (à Montmartre, sur l’Ile Saint-Louis), un partenariat a été noué avec une conciergerie réservée aux grandes entreprises. Leur objectif est d’ouvrir d’autres points de vente à l’étranger, à Tokyo, Shanghai… « Au bout de trois ans, nous commençons à être connues, ajoute Maryse Bazzoli. Si tout ce que nous avons mis en route fonctionne bien, nous devrions atteindre nos objectifs… ».