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Commerçants, TPE-PME : l’impact du mouvement social en chiffres

Par Sophie MENSIOR -  
Le 17/12/19
Alors que les mouvements sociaux contre la réforme des retraites se poursuivent, les organisations professionnelles représentant les secteurs du commerce, de l’hôtellerie et de la restauration divulguent des chiffres sur l’impact des grèves.

Une très forte majorité des TPE-PME (80 %) sont impactées, plus ou moins directement par les grèves selon une enquête menée par la CPME auprès de 920 dirigeants de TPE-PME. Une sur deux déplore une baisse de son chiffre d’affaires, « une perte, qui dans la plupart des cas, ne pourra pas être compensée dans les jours et semaines à venir », estime la confédération des PME. Le secteur le plus concerné étant le commerce, 46 % évoquent des retards de livraison et 18 % des pénuries d’essence.

Remise en cause des investissements

Si le mouvement devait perdurer, ce sont des investissements qui seraient remis en cause pour 38 % des dirigeants. 16 % des entreprises craignent même d’être dans l’incapacité de maintenir la totalité des emplois.

Dans ce contexte, La CPME s’est félicitée que Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher aient décidé de réactiver les mesures d’étalement fiscales et sociales et de chômage partiel mises en place lors du mouvement des Gilets Jaunes.

La CCI Paris Ile-de-France s’est penchée plus spécifiquement sur les commerçants parisiens, et les chiffres sont encore plus alarmants : 93 % d’entre eux constatent un impact de la grève sur leur activité économique. Parmi eux, 96 % enregistrent une baisse de fréquentation. 96 % des commerçants déplorent également une baisse de chiffre d’affaires.
Selon cette enquête, le commerce lié à l’alimentation est le secteur le moins pénalisé.

Crainte d’un report sur le e-commerce

A cela s’ajoutent le bouleversement des organisations, les employés ayant du mal à rejoindre leur lieu de travail, les retards de livraison à cause des embouteillages…Les commerçants craignent un report sur le e-commerce, « Le grand gagnant est Amazon », estiment-ils.

Quant au secteur de l’hôtellerie-restauration, Didier Chenet, président du GNI, groupement national des indépendants hôtellerie & restauration, a évoqué une baisse moyenne de 30 % de fréquentation dans l’hôtellerie et 50 % dans la restauration depuis le début de la mobilisation.

Or la période de Noël est cruciale puisqu’elle représente 20 % de l’activité du secteur. « Les petits établissements ne pourront pas tenir si Noël devait être effectivement dans cette situation, poursuit-il. Il y aura certainement du chômage partiel. Il va y avoir des demandes de report de paiement des charges sociales ».